Si vous suivez l’actualité internationale, vous avez probablement l’impression que la Terre est une planète dangereuse. La rhétorique raciste du président américain Donald Trump est reprise dans tous les médias. Nous entendons parler d’attaques violentes contre le peuple syrien et de périlleuses migrations de travailleurs de l’hémisphère Sud. Heureusement, en arrière-fond de cette vague incessante de mauvaises nouvelles émergent des mouvements de résistance, qu’il s’agisse de la mobilisation massive de travailleurs opposés à la corruption en Corée du Sud ou de celle d’Américains qui disent non aux mesures antimusulmanes de leur président.

Nous vivons une période de crise économique. En janvier 2016, Oxfam estimait que huit hommes détiennent autant de richesses que les 3,6 milliards de personnes qui constituent la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Cette course à la richesse est la cause profonde de la plupart des problèmes de la planète.

Les riches et les gouvernements qui sont à leur service s’arrangent pour distraire la population à coups de reportages sensationnels qui nous poussent à nous entredéchirer. Ils utilisent la race, la religion et la peur de l’autre pour nous empêcher d’obtenir le pouvoir nécessaire pour s’attaquer aux inégalités qui nous entourent au quotidien.

Si les migrants « volent nos emplois », si « les immigrants racisés sont des criminels », si des pays comme les États-Unis et le Canada ont le devoir de « sauver les populations des autres pays des dictateurs », comment arriverons-nous à nous unir pour contrer les individus qui tirent profit de la famine et de la guerre, des inégalités, de la précarité d’emploi, des migrations et de la criminalité ?

Dans ce monde capitaliste qui est le nôtre, les exigences du profit passent avant les besoins réels de la population. Notre société valorise l’apathie, la division et la discrimination, question de reléguer aux oubliettes des enjeux plus larges comme l’égalité et l’équité.

Or, la solidarité entre travailleurs permet de remettre ce paradigme en question.

Nous vivons une époque de crise, mais aussi de résistance. Depuis plusieurs décennies, le SCFP utilise son Fonds pour la justice mondiale afin de tisser des liens de solidarité avec des travailleurs à l’étranger. Nos membres se sont engagés aux côtés de syndicats et de mouvements sociaux de la Colombie, des Philippines, de la Birmanie, de Cuba, du Honduras, du Nicaragua et de l’Afrique du Sud, à des moments où ces pays vivaient des moments cruciaux. Ces échanges se poursuivent dans plusieurs pays.

En travaillant ensemble, les communautés et les syndicats peuvent faire rempart à la privatisation et à la sous-traitance ou encore défendre les terres autochtones contre les entreprises privées qui cherchent à les exploiter.

Les travailleurs s’organisent en syndicats malgré le peu de ressources dont ils disposent et le climat de violence et de répression qui sévit.

Au Nicaragua et au Honduras les femmes occupant des emplois précaires protestent contre une réforme rétrograde des lois du travail ou pour réclamer une réforme de la santé et de la sécurité au travail. Aux Philippines, les travailleurs et leurs communautés appuient des initiatives qui s’attaquent aux causes profondes de la pauvreté par la négociation d’une paix nationale et la transformation politique. Bref, nous avons beaucoup à apprendre de nos partenaires du monde entier.

L’argent du Fonds pour la justice mondiale est accessible aux membres du SCFP qui souhaitent que leur section locale, leur division, leur conseil ou leur comité du SCFP s’implique dans des activités de solidarité internationale. Ce ne sont pas les combats d’envergure internationale majeurs qui manquent et nous encourageons nos membres à contribuer à ce Fonds. Si vous avez une idée à nous soumettre ou un contact à nous transmettre, n’hésitez pas à nous écrire.

La solidarité entre travailleurs permet d’échanger avec des militants d’autres pays et d’apprendre d’eux, tout en fournissant du soutien matériel et financier à nos consœurs et confrères en lutte. Discuter avec les travailleurs et les militants de l’étranger nous aide à mieux comprendre les événements internationaux, à nous outiller pour lutter contre la discrimination chez nous et à bâtir le pouvoir dont nous avons besoin pour construire un monde meilleur.