Guatémala

Le Comité Campesino del Altiplano (CCDA) est un regroupement de petits agriculteurs et de travailleurs agricoles mayas qui se battent pour les droits et la survie de la culture des peuples autochtones du Guatémala. Des représentants du SCFP ont participé à une délégation syndicale qui s’est rendue dans ce pays en mars 2017 à l’invitation du CCDA.

Cette délégation a pu se renseigner sur les divers efforts déployés par les organismes citoyens pour défendre les droits des communautés autochtones. Elle a aussi appris beaucoup sur ce mouvement qui multiplie les initiatives fondées sur la justice sociale, l’action politique et le commerce équitable afin d’améliorer le sort des agriculteurs mayas.

Les Mayas forment plus de 50 pour cent de la population du Guatémala. Dans les années 1980, l’armée guatémaltèque a fait la guerre, sans relâche, aux communautés et aux militants sociaux mayas. La résilience de ce peuple est inspirante. Sa résistance pendant la guerre et ses efforts pour défendre ses droits et sa culture sont remarquables. Malgré la menace, les familles mayas réclament toujours justice pour leurs proches disparus et assassinés.

Le CCDA a été formé en 1982 pour défendre les droits des travailleurs dans les grandes plantations de café. À la fin de la guerre, en 1996, les accords de paix ont accordé plusieurs plantations de café aux membres du CCDA. Ces plantations sont exploitées par les travailleurs et le café produit est transformé dans plusieurs usines détenues collectivement par les travailleurs. Ce « café de la justice » (Café Justicia) est vendu au Canada par le truchement d’un vaste réseau d’organismes sans but lucratif qui croient à la solidarité internationale.

La délégation syndicale était dirigée par Education in Action, le Fonds pour la Justice sociale de l’Alliance de la Fonction publique du Canada et Breaking the Silence, un réseau regroupant des travailleurs des Maritimes et du Guatémala.

Corée du Sud

En septembre 2016, une délégation internationale composée de dix représentants syndicaux des quatre coins de la planète s’est rendue en Corée du Sud. Son but : soutenir la plus grande grève de l’histoire du secteur public coréen. Notre secrétaire-trésorier national, Charles Fleury, dirigeait le contingent du SCFP. Il a transmis notre témoignage de solidarité à des milliers de grévistes.

Cette mobilisation historique s’opposait aux réformes néolibérales et défendait la négociation collective et les droits des syndicats. Le SCFP y a démontré sa solidarité en action. Lorsque des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public ont débrayé, des représentants du SCFP ont marché à leurs côtés dans les rues de Séoul, la capitale.

À la stupéfaction de la délégation syndicale internationale, le gouvernement coréen et les employeurs ont qualifié cette grève paisible et menée dans les règles, d’illégale. Ils ont suspendu plus de 800 travailleurs des métros et leurs chefs syndicaux. La délégation a condamné les manœuvres du gouvernement et des employeurs qui ont ignoré les appels à la négociation collective des travailleurs et prétexté le maintien des services ferroviaires et de métro pour faire appel à des briseurs de grève inexpérimentés, ce qui a fait courir de graves dangers à la population.

La destitution et l’arrestation de la présidente sud-coréenne de droite Park Guen-Hye pour corruption permet aux syndicats du pays de respirer un peu. Dans le contexte de la lutte mondiale visant à contrer les attaques néolibérales à l’endroit des travailleurs, la délégation s’est engagée à poursuivre ses efforts de solidarité internationale avec nos consœurs et confrères sud-coréens.

Philippines

Après trois ans d’escalade de la répression aux Philippines, le SCFP a décidé d’aller visiter nos organismes partenaires pour mieux comprendre les changements en cours dans ce pays et déterminer les meilleures stratégies de solidarité. Une délégation syndicale dirigée par le SCFP s’est donc rendue aux Philippines en juillet 2016.

Cette délégation a participé à la deuxième Conférence internationale sur les droits de la personne et la paix aux Philippines, ainsi qu’à une mission de solidarité dans les communautés les plus gravement touchées par les opérations militaires et les violations des droits de la personne.

L’Alliance of Concerned Teachers (ACT) nous a aidés à visiter plusieurs communautés aux prises avec des violations des droits du travail, la démolition de logements, le vol des terres et l’occupation militaire. L’ACT est très présente dans la région de Mindanao, où les cinq figures principales de la communauté autochtone lumad, dont le directeur d’une école tribale, ont été tuées en 2015 par l’armée. Des dizaines d’écoles lumad ont dû cesser leurs activités en raison du harcèlement militaire. Plus de 84 attaques contre 57 écoles ont perturbé les cours de 3000 écoliers lumad. Ces enfants tentent encore de regagner leur communauté.

La délégation a rencontré des représentants de notre organisme partenaire COURAGE (Confederation for Unity, Recognition and Advancement of Government Employees), la plus grosse centrale syndicale des Philippines, dont les dirigeants et les organisateurs doivent composer avec les menaces, le harcèlement et la surveillance.

Depuis l’élection du président Rodrigo R. Duterte en 2016, le SCFP national a soutenu les appels à la justice et à la paix lancés aux Philippines. Nous avons envoyé des lettres d’appui à la reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement philippin et le Front national démocratique des Philippines, en plus de réclamer la libération des prisonniers politiques et la fin des assassinats extrajudiciaires en lien avec la soi-disant « lutte contre la drogue ».

Nicaragua et Honduras

En mai 2016, nous avons participé à la tournée Maquila Solidarity de CoDevelopment Canada au Nicaragua et au Honduras. Dix consœurs de divers syndicats se sont rendues en Amérique centrale en guise de solidarité avec les travailleuses des maquilas et les organisateurs syndicaux de l’industrie du textile. Plusieurs multinationales exploitent la main- d’œuvre sans vergogne. Cette tournée s’intéressait particulièrement à la santé-sécurité au travail et à l’égalité entre les hommes et les femmes.

Le SCFP appuie depuis longtemps les collectifs de femmes MEC (Maria Elena Cuadra Movement of Employed and Unemployed Women) au Nicaragua et CODEMUH au Honduras.

Le MEC est un organisme remarquable qui bénéficie d’une grande visibilité nationale et régionale au Nicaragua et en Amérique centrale. D’abord un petit regroupement de femmes fortement réprimé pour son militantisme, il est devenu un organisme national respecté.

En janvier 2016, le gouvernement nicaraguayen a adopté une hausse du salaire minimum de huit pour cent dans la zone franche. Il s’agit d’un gain important et attendu depuis longtemps, le taux d’inflation de base étant de 5,85 pour cent. En 2015, le salaire dans les maquilas a été gelé, alors que celui des autres secteurs a augmenté. Les femmes constituant 75 pour cent de la main-d’œuvre dans ce secteur, on peut y voir un exemple patent de la discrimination systémique envers les femmes contre laquelle le MEC doit se battre.

Le CODEMUH, ou Collectif des femmes du Honduras, organise les travailleuses afin de s’attaquer à leurs problèmes immédiats, comme les accidents et maladies du travail, en plus de défendre leurs droits. Il réclame aussi une transformation en profondeur des lois du travail au Honduras. Dans la ville hondurienne de San Pedro Sula, la délégation a assisté à une manifestation devant le ministère du Travail. Les femmes ont réclamé du ministre qu’il effectue les évaluations ergonomiques ordonnées par la Cour suprême dans le secteur des maquilas et qu’il se penche sur leurs quarts de travail de 12 heures. Les travailleuses se sont serrées les coudes face à un gouvernement qui ne les protège pas contre la violence et les infractions en matière de santé-sécurité au travail. Elles ont scandé « Des emplois oui, mais dans la dignité ».

La délégation canadienne a pu constater sur place tout le courage et la résilience des membres du CODEMUH et de MEC, des femmes qui luttent pour la justice économique et sociale au Honduras et au Nicaragua, tout en contribuant à rehausser les normes pour les travailleuses du monde entier.

Forum social mondial

Le Forum social mondial (FSM) est l’un des plus grands rassemblements de mouvements sociaux et citoyens au monde.

En août 2016, des milliers de militants se sont réunis à Montréal pour discuter de justice sociale, de démocratie, d’environnement et de solidarité internationale.

Les membres de la délégation du SCFP provenaient des quatre coins du pays. Lors du Forum, ils ont contribué au développement de stratégies dans divers dossiers, dont l’impact du libre-échange sur les soins de santé publics, les « communautés bleues » et l’eau publique, la négociation collective et la démocratie énergétique.

La déclaration commune adoptée lors du FSM réclame la fin des budgets d’austérité et de la privatisation des services publics. Le renforcement des services publics est apparu comme la meilleure solution pour lutter contre les inégalités et préserver l’environnement. Les participants ont fait le lien entre l’influence croissante des milieux financiers privés et du profit dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’énergie et la diminution de l’accès à des services universels de qualité ainsi que l’abaissement des conditions de travail à travers le monde.