Commission de la condition de la femme de l’ONU
La 61e session de la Commission de la condition de la femme de l’ONU (UNCSW61) s’est déroulée à New York en mars 2017, sous le thème Un monde du travail en évolution. Cette commission est un organe intergouvernemental mondial dédié à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans le monde.
Les représentantes du SCFP et des syndicalistes du monde entier se sont rendues à New York pour sensibiliser les dirigeants de la planète aux enjeux chers aux syndicats, aux militantes des milieux sociaux, aux femmes qui œuvrent dans le secteur public et aux femmes qui comptent sur les services publics offerts dans leurs communautés.
Dans le cadre d’un atelier organisé par le Congrès du travail du Canada sous le titre Labour of Love : Unions Advancing Women’s Human Rights (Travailler avec amour : les syndicats font progresser les droits des femmes), Yasmeen Mirza, membre du Comité national des femmes du SCFP, a fait une présentation sur l’importance des syndicats dans la défense des services publics. Elle a souligné que les femmes obtiennent de bons emplois dans les services publics. De plus, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de toucher un faible salaire et de vivre dans la pauvreté et ont, par conséquent, encore plus besoin de services publics abordables et de qualité.
Yasmeen Mirza a aussi parlé du combat que mène le SCFP contre la privatisation et le transfert de contrats dans les établissements de soins de longue durée du Canada, où la main-d’œuvre est surtout composée de femmes, dont bon nombre d’immigrantes et de femmes racisées.
Dans la déclaration de clôture, le mouvement syndical mondial s’est lancé un dé : « Ne nous contentons pas de l’autonomisation économique des femmes. À la place, battons-nous pour la justice économique. Les femmes doivent disposer d’autonomie pour exercer un pouvoir et un contrôle réels sur leur destinée. Les femmes doivent être en mesure de s’organiser pour le changement et les gouvernements et les employeurs doivent protéger et respecter leur droit de le faire ».
Internationale des services publics
Le SCFP est un affilié actif de l’Internationale des services publics (ISP), une fédération syndicale mondiale qui représente 20 millions de travailleurs répartis dans 150 pays. En février 2017, le président national du SCFP, Mark Hancock, a participé à l’Assemblée binationale nord-américaine de l’ISP à Washington. Dans la foulée de l’élection de Donald Trump, le SCFP a saisi l’occasion pour exprimer sa solidarité envers nos consœurs et confrères américains et leur demander comment nous pouvions les aider à contrer les projets de loi anti-travailleurs qui se multiplient. Cette rencontre portait spécifiquement sur la préparation du Congrès mondial de l’ISP qui aura lieu en novembre 2017.
En 2016, le personnel du SCFP a participé à des rencontres sectorielles de l’ISP, dont une assemblée du Réseau mondial des travailleurs des gouvernements locaux et régionaux à Bruxelles en septembre et une rencontre du Réseau des travailleurs culturels et en soutien éducatif à Londres en décembre.
Commerce et investissements
Le « Sommet des trois amigos » réunissant le premier ministre Justin Trudeau, le président américain d’alors, Barack Obama, et le président mexicain Enrique Peña Nieto s’est déroulé à Ottawa en juin 2016. Le milieu syndical et la société civile en ont profité pour manifester leur opposition au Partenariat transpacifique (PTP), un accord commercial qui était sur le point d’être signé.
Le SCFP, avec l’aide de Common Frontiers, du Réseau pour un commerce juste, du Conseil des Canadiens et du Réseau québécois sur l’intégration continentale ont épaulé les militants venus des États-Unis et du Mexique pour partager leurs expériences dans la lutte au libre-échange. Victor Suarez, ex-membre de la Chambre des représentants du Mexique et membre du groupe Mexico Better Off Without the TPP (Le Mexique se portera mieux sans le PTP), ainsi qu’Arthur Stamoulis de la campagne américaine Citizens Trade Campaign ont pris la parole.
M. Suarez a parlé des terribles répercussions qu’a eues l’ALÉNA sur les travailleurs et l’économie de son pays, ainsi que de la multiplication des violations des droits de la personne qu’il a entraînée. Entre autres graves conséquences, le libre-échange a provoqué une hausse de l’insécurité alimentaire, l’appauvrissement des petits agriculteurs et des migrations massives.
Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, le PTP n’est plus aussi menaçant.
Les États-Unis se sont retirés des négociations, ce qui ne veut cependant pas dire qu’ils ont tourné le dos au libre-échange. D’ailleurs, nos voisins du Sud envisagent de rouvrir l’ALÉNA pour favoriser les intérêts des entreprises privées américaines.
Le SCFP est catégorique : s’il s’engage dans une renégociation de l’ALÉNA, le Canada doit le faire pour créer de bons emplois, des emplois dans le secteur manufacturier et les services qui offrent un salaire, un régime de retraite et des avantages sociaux décents. Il faudra aussi protéger l’universalité et l’accessibilité des services publics, ainsi que les infrastructures publiques. En fin, nous devrons être solidaires des travailleurs et de la société civile des États-Unis et du Mexique.
Le SCFP exige également que toute renégociation de l’ALÉNA inclue les points suivants :
- le retrait des mesures de protection des droits des investisseurs.
- la protection des services publics comme la santé, l’éducation et l’électricité.
- la garantie que l’eau ne sera pas considérée comme une marchandise, un service ou un investissement.
- le renforcement des droits des travailleurs et des protections environnementales.
Selon M. Suarez, les 43 projets d’accords commerciaux proposés au Mexique ont donné lieu à une mobilisation et ont permis de rapprocher les mouvements continentaux, et ce, malgré la violence, la répression et les violations généralisées des droits de la personne. Il est temps de resserrer nos liens avec les mouvements sociaux américains et mexicains qui luttent pour un monde meilleur.