Pour la troisième année consécutive, le gouvernement Houston déclare un excédent budgétaire alors même qu’il prévoyait un déficit de plusieurs centaines de millions de dollars. Il faut investir ces fonds dans des programmes concrets pour réduire le coût de la vie, et non offrir des allégements fiscaux et des crédits d’impôt provisoires pour équilibrer le budget.
« Il est grand temps que la Nouvelle-Écosse indexe ses tranches d’imposition en fonction de l’inflation », déclare Nan McFadgen, présidente du SCFP–Nouvelle-Écosse. « Au lieu de cela, les personnes qui bénéficient d’une aide financière sont, une fois de plus, laissées pour compte par ce gouvernement. Ce n’est pas un paiement unique de 150 dollars qui les protégera de l’inflation ou de la précarité du logement. L’aide sociale doit être indexée sur l’inflation, tout comme les tranches d’imposition ».
La Nouvelle-Écosse affiche le plus fort taux d’inflation des loyers locatifs du pays – 11,8 % – et ce nouveau budget ne prévoit pas grand-chose pour corriger la situation. La bonification des suppléments au loyer, accessibles à seulement 8 500 locataires, ne protège pas les dizaines de milliers de citoyen(ne)s de la province qui subissent des augmentations de loyer non réglementées. Le gouvernement doit adopter une politique pour limiter les augmentations de loyer, réglementer les baux à terme fixe contenant des clauses abusives et infliger des sanctions plus sévères en cas de réno-évictions visant à augmenter les loyers.
« Je suis heureuse de constater que le gouvernement construit des logements publics pour la première fois en 20 ans, affirme la présidente du SCFP–Nouvelle-Écosse, mais il faudra du temps avant qu’ils soient prêts, et c’est maintenant que les gens en ont besoin. Chaque mois, des centaines de Néo-Écossaises et Néo-Écossais sont confrontés à des augmentations de loyer pas possibles et se rapprochent de plus en plus de l’itinérance. On a besoin de véritables mesures de protection, et on en a besoin maintenant. Pas seulement de suppléments pour les quelques personnes qui peuvent en bénéficier. »
Il manque de main-d’œuvre dans les secteurs des soins de longue durée et de soutien à domicile de la province, les salaires et avantages sociaux y sont dérisoires, et la situation ne date pas d’hier. Le nouveau budget prévoit une hausse de financement, 350 lits supplémentaires et des mesures visant à faciliter la transition vers l’aide à domicile pour les personnes qui souhaitent rester chez elles aussi longtemps que possible. Cela dit, les 9,6 millions réservés à cette fin ne suffisent pas pour soutenir adéquatement les prestataires de soins.
« Les aides à domicile gagnent moins que leurs homologues des services de soins aigus et de longue durée, même s’il leur faut utiliser leur véhicule personnel pour se déplacer d’une résidence à l’autre. C’est une bonne chose de vouloir aider les gens à rester dans leur logement, mais ça peut fonctionner seulement s’il y a assez d’aides à domicile pour les accompagner, ce qui n’est pas le cas en ce moment. »
Bien qu’il consacre 73,8 millions de dollars à la protection de l’environnement et à la lutte contre les changements climatiques dans son budget 2024, le gouvernement Houston a annoncé la semaine dernière qu’il ne proclamerait pas la loi de 2019 sur la protection du littoral (Coastal Protection Act), qui avait pourtant obtenu l’appui de tous les partis. C’est donc dire qu’il rejette le fardeau de la lutte aux changements climatiques sur les épaules de la population.
« Il est intéressant de constater que le budget prévoit des fonds pour protéger la biodiversité dans le secteur forestier et pour aider les entreprises à se convertir à l’énergie verte, alors que le gouvernement Houston se dérobe à son devoir de protéger le littoral de la Nouvelle-Écosse, souligne Nan McFadgen. Pour ce gouvernement, la solution universelle se résume à une appli. D’abord dans le secteur de la santé, et maintenant dans celui de la protection environnementale. C’est bien beau, mais une appli ne peut pas tout régler. »