Le gouvernement McNeil procède aveuglément à l’adoption d’une loi inconstitutionnelle, hostile aux travailleurs, sans tenir compte des leçons des autres provinces canadiennes, a dit Nan McFadgen, présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse. Aujourd’hui, le gouvernement a promulgué le projet de loi 148, Public Services Sustainability Act (Loi sur la viabilité des services publics), qui limite les augmentations de salaire et applique un gel aux primes accordées pour les longues périodes de service, à compter d’avril 2015. Cette loi touchera près de 12 000 membres du SCFP.
Même si cette décision de la province n’élimine pas officiellement la négociation ou l’arbitrage, elle élimine les droits des membres des syndicats de négocier équitablement leurs conventions collectives, un droit constitutionnel de tous les travailleurs protégés par la Charte canadienne des droits et libertés.
Il s’agit du même gouvernement libéral qui a dit en 2013, dans une lettre ouverte aux membres des syndicats, qu’il voulait « clarifier les renseignements erronés qui circulent », en déclarant qu’il « croit au processus de négociation collective, au droit de grève et à la protection des droits des travailleurs, qu’ils soient ou non syndiqués ». La lettre était signée par Stephen McNeil.
« Réduire les salaires, éliminer les revenus de retraite et attaquer les travailleurs aura pour effet de créer un environnement qui n’attirera pas de nouveaux travailleurs dans la province avec leur famille », a dit Nan McFadgen. « Le premier ministre nous entraîne vers une mauvaise voie. »
« Je tiens à répéter ce que nos confrères et consœurs du NSGEU ont dit. Ce gouvernement ne se soucie pas des gens qui travaillent fort », a affirmé Nan McFadgen. « Ça suffit. »
Le premier ministre a dit qu’il envisage de consulter la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse sur la validité constitutionnelle de cette loi. Cependant, les syndicats ont lutté contre de tels projets de loi avec succès devant les tribunaux de toutes les provinces du pays. Dans plusieurs provinces, des lois hostiles aux travailleurs ont été annulées par les tribunaux, et des gouvernements sont tombés lorsqu’ils ont franchi une certaine limite concernant les droits des travailleurs, souvent aux dépens des contribuables et des personnes qui ont besoin des services publics.
Qu’il s’agisse de l’Ontario, où les travailleuses et travailleurs en éducation ont riposté et gagné lorsque la Cour supérieure de l’Ontario a tranché en faveur des syndicats de l’éducation, déclarant ainsi le projet de loi 115 inconstitutionnel, ou de la Colombie-Britannique, où la Cour suprême a statué en faveur des enseignants, appuyant ainsi leur droit à la négociation collective, les membres des syndicats ont gagné leur lutte contre les tentatives d’éliminer leurs droits protégés par la constitution.
« Les membres du SCFP-Nouvelle-Écosse ont l’appui entier du syndicat national et de tous nos membres au pays », a déclaré Mark Hancock, président national du SCFP. « Nous sommes 650 000 travailleuses et travailleurs de la fonction publique. Nous nous soutenons mutuellement. Nous continuerons de nous battre jusqu’à ce que tous les travailleurs aient un salaire décent et la sécurité de la retraite. »
« Dans les prochains jours, nous travaillerons avec nos membres et les syndicats de la Nouvelle-Écosse afin de déterminer les prochaines étapes à entreprendre en réponse au refus du gouvernement McNeil de reconnaître la valeur du travail effectué par 75 000 travailleuses et travailleurs du secteur public », a conclu Nan McFadgen.