Les membres du SCFP-T.-N.-L. sont profondément préoccupés par le fait que les services de santé de Terre-Neuve-et-Labrador prennent des mesures pour faciliter le recours à des agences privées de soins infirmiers, au lieu d’investir dans les soins de santé publics. 

« Sous prétexte d’assurer la prestation constante de services de santé de qualité, le gouvernement vend encore une fois nos services publics au plus offrant », a déclaré Sherry Hillier, présidente du SCFP-T.-N.-L.

Tout en prétendant s’opposer à la privatisation de nos services de santé, le gouvernement provincial renouvelle et normalise les contrats d’infirmières et d’infirmiers d’agences privées, alors que le personnel infirmier du secteur public doit supporter le fardeau du sous-financement du système public de soins de santé. 

Certains effectifs infirmiers du secteur public ne gagnent que le quart du salaire offert dans le secteur privé, et c’est toujours le gouvernement provincial qui paie la note avec des fonds publics. Cela s’ajoute à la pénurie de fournitures, au manque de temps pour soigner les patient(e)s, et aux longs temps d’attente dans les hôpitaux et les établissements de soins de santé. 

« En tant qu’infirmière auxiliaire autorisée, je sais à quel point il est difficile de fournir des services de santé de grande qualité dans un système sous pression », a ajouté Mme Hillier. Les bas salaires et le manque de personnel forcent les infirmiers et infirmières à quitter le secteur public et la province, et un plus grand nombre de contrats privés « à court terme » doivent donc être conclus dans le secteur des soins de santé. 

Même si le gouvernement célèbre le nombre d’embauches effectuées récemment, nous savons que l’année dernière, entre les mois d’avril et d’octobre, seulement 33 infirmières et infirmiers ont été embauchés dans l’ensemble de la province. Si les conditions de travail ne changent pas, l’embauche de nouvelles cohortes de diplômé(e)s ne résoudra pas les problèmes auxquels notre système de santé est confronté.

« Le gouvernement Furey doit faire preuve d’honnêteté avec la population de notre province. Il n’améliorera pas les services de soins de santé à Terre-Neuve-et-Labrador en déviant l’attention des vrais enjeux. Le gouvernement doit absolument investir les fonds publics dans les services publics. » 

Le SCFP-T.-N.-L. représente 2 300 travailleuses et travailleurs de la santé dans l’ensemble de la province, ce qui comprend notamment les membres du personnel des services de santé et de soutien, des équipes d’intervention d’urgence, des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée. Lorsque le gouvernement Furey a rencontré les syndicats de la santé pour leur offrir une augmentation salariale ponctuelle l’année dernière, les membres du SCFP n’ont pas été invités. 

Il y a quelques mois à peine, les travailleuses et travailleurs des services de santé de Terre-Neuve-et-Labrador, représentés par le SCFP-T.-N.-L., ont présenté une pétition comprenant plus de 1 400 signatures à tous les députés et au premier ministre, dans le but de demander au gouvernement Furey d’organiser une rencontre pour discuter des problèmes de recrutement et de maintien en poste.

Ce nombre de signatures est plus de quatre fois plus élevé que le nombre d’employé(e)s d’agences privées de soins infirmiers des services de santé de Terre-Neuve-et-Labrador, mais au lieu de tenir compte des préoccupations des travailleuses et travailleurs, le gouvernement préfère consacrer des fonds publics à l’établissement de tarifs normalisés pour le personnel des agences privées.