Le dernier budget de la Saskatchewan ne remettra pas la province sur la bonne voie fiscale. Pire, selon le SCFP, il aura un effet délétère sur les services publics et la vie des travailleurs qui les fournissent.

« Le budget montre à quel point notre province est mal gérée depuis neuf ans, estime le président du SCFP-Saskatchewan, Tom Graham. Ce sont les décisions irresponsables du Parti Saskatchewanais, comme la construction d’écoles en PPP, la signature de contrats Lean et la vente d’actifs publics, qui nous ont mis dans ce pétrin. Et la seule solution que trouve le gouvernement à une situation dont il est seul responsable, c’est de punir les travailleurs de première ligne et de rationaliser les services publics, tout en diminuant l’impôt de leurs riches donateurs de l’entreprise privée. »

Ce budget comporte une réduction des enveloppes réservées à l’éducation, aux parcs régionaux et à l’éducation postsecondaire, la vente de la société d’État Saskatchewan Transportation Corporation, une hausse du coût des soins de longue durée pour les familles et des compressions massives dans les bibliothèques régionales.

Les multiplicateurs économiques démontrent qu’une réduction des dépenses publiques est nettement plus néfaste pour l’économie qu’une hausse d’impôt. De récentes études du Fonds monétaire international et de l’Europe admettent que les mesures d’austérité ont engendré des difficultés économiques pour la population, en plus d’accroître le déficit et la dette de l’État.

« Devant une baisse de revenus provenant du secteur des ressources, pourquoi le Parti saskatchewanais réduit-il volontairement ses revenus en accordant des baisses d’impôt sur le revenu des particuliers et des entreprises ? demande M. Graham. Ce budget est celui d’un gouvernement incapable de gérer l’économie adéquatement. Brad Wall ne sait rien faire d’autre que couper dans les services et le chèque de paye des travailleurs. Le gouvernement devrait plutôt chercher à faire croître l’économie, à la diversifier et à préserver le pouvoir d’achat des citoyens, au lieu de mettre des travailleurs au chômage. »

Dans un récent rapport intitulé Debunking the Deficit (« Pour déboulonner le déficit »), l’économiste Toby Sanger montre comment la Saskatchewan pourrait renouer avec l’équilibre budgétaire en quelques années sans réduire drastiquement ses dépenses. Il suffit d’augmenter les revenus, de les diversifier et de rendre le système fiscal plus équitable.

En augmentant la taxe de vente provinciale, le gouvernement lèse les travailleurs, puisque la hausse d’un impôt uniforme représente un pourcentage plus élevé pour les ménages à revenu modique. À la place, il aurait pu éliminer les échappatoires fiscales sur les options d’achat d’action et les gains en capital, ou encore serrer la vis aux fraudeurs de l’impôt et aux clients des paradis fiscaux. Il aurait pu hausser le taux d’imposition maximal à 17,5 pour cent ou rétablir l’impôt foncier pour l’éducation, afin que celui-ci couvre au moins 40 pour cent du budget de fonctionnement des conseils scolaires.