Trois mille chargé(e)s de cours contractuel(le)s, auxiliaires d’enseignement et auxiliaires diplômé(e)s à l’Université York seront en grève lundi matin à moins que leur employeur ne revienne à la table de négociation avec un véritable plan pour faire face à la crise du coût de la vie.
« On a du mal à joindre les deux bouts. Devant la flambée des coûts pour répondre à leurs besoins essentiels, comme se loger et se nourrir, les gens qui dispensent la majorité des cours à l’Université York voient leur pouvoir d’achat diminuer de plus en plus », affirme Erin McIntosh, étudiante au doctorat et porte-parole du SCFP 3903. « L’offre patronale est encore bien inférieure à la hausse du coût de la vie. Qui a encore les moyens de travailler là-bas? »
Le personnel enseignant était en grève en 2018, mais le gouvernement Ford a imposé un retour au travail sans que les problèmes à l’origine de la grève soient résolus.
Le gouvernement Ford a ensuite adopté la loi 124, qui limitait les augmentations salariales à 1 % annuellement, à une époque où l’inflation atteignait des sommets. Cette loi a ensuite été jugée inconstitutionnelle par les tribunaux et a été abrogée, mais l’Université York n’a toujours pas remédié aux retards qu’elle a engendrés.
« Pour les personnes qui y travaillent pendant leurs études, l’Université York est devenue inabordable et l’enseignement universitaire, n’est plus viable financièrement. C’est une question d’équité et d’accès », a déclaré Erin McIntosh.
« Les problèmes d’accessibilité financière se répercutent également sur la qualité de l’enseignement, a-t-elle ajouté. Le personnel enseignant doit vivre de plus en plus loin du campus et occuper plusieurs emplois pour joindre les deux bouts, ce qui limite sa disponibilité auprès des étudiantes et étudiants. »
Des piquets de grève seront dressés lundi, et un rassemblement est prévu à 11 h devant la station de métro de l’Université York. Des membres du corps professoral, d’autres employé(e)s du campus, des étudiant(e)s et des dirigeant(e)s syndicaux se joindront aux grévistes.
« On ne veut pas se retrouver dans cette situation, mais la situation a atteint un point de rupture. L’Université doit prendre au sérieux les négociations afin de résoudre les problèmes d’abordabilité et d’équité », a conclu Erin McIntosh.