Un jugement très attendu a été salué comme une victoire majeure pour la sécurité de la main-d’œuvre et de la clientèle par le syndicat qui représente les travailleuses et travailleurs de l’électricité, de la signalisation et des communications à la Toronto Transit Commission (TTC).

Dans un jugement rendu hier, le juge Chalmers de la Cour supérieure de justice de l’Ontario conclut que la Loi sur la TTC, adoptée en 2011, viole le droit des travailleuses et des travailleurs à la libre négociation collective. Cette décision répond à une contestation déposée en 2015 par la section locale 113 du Syndicat uni du transport (SUT), qui représente le personnel du transport en commun, et la section locale 2 du SCFP, dont les membres s’occupent de l’installation, de la maintenance et du dépannage de tout l’équipement de sécurité électrique de la TTC. 

Gaetano Franco, président du SCFP 2, estime qu’en plus de rétablir le droit de grève des membres, le jugement renforcera le rôle du syndicat dans le maintien de normes de sécurité élevées pour les passagères et les passagers de la TTC.

« La main-d’œuvre et la clientèle sortent toutes deux gagnantes de cette décision, dit-il. Nous, travailleuses et travailleurs, récupérons notre droit constitutionnel de faire la grève. Mais la sécurité est aussi primordiale pour mes collègues et moi. Nous assurons la maintenance de tous les aspects de sécurité des réseaux de la TTC et nous voulons nous assurer que les membres de votre famille rentrent à la maison en un seul morceau. Grâce à cette décision, nous pourrons nous assurer que personne ne tentera de rogner sur le travail que nous faisons. Et nous ferons campagne contre tout changement qui compromettrait la sécurité de la clientèle. »

M. Franco pense ici à la privatisation, la sous-traitance, les partenariats public-privé « ou tout ce qui met la sécurité en concurrence avec le profit ».

Le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, qualifie cette décision de victoire pour les travailleuses et les travailleurs qui cherchent à accroître leur pouvoir et à protéger les services publics par le biais du processus de négociation collective. 

« Cette victoire compte pour tout le monde, pas seulement pour les membres du SCFP et du SUT œuvrant à la TTC. Que cela serve de leçon aux gouvernements qui envisagent de priver les travailleuses et les travailleurs de leurs droits constitutionnels. Nous avons le droit fondamental de retirer notre travail, et ce droit est essentiel pour renforcer le pouvoir de la main-d’œuvre et protéger nos services publics. »

Les membres du SCFP 2 sont sans contrat depuis plus d’un an. Gaetano Franco a un dernier message pour la TTC : « Maintenant que le tribunal a tranché, nous exhortons la TTC à prendre les négociations au sérieux et à revenir à la table pour parvenir à un accord qui garantira la meilleure expérience possible aux gens qui utilisent la TTC. »

Ce jugement s’applique aussi aux membres du nouveau SCFP 470, qui représente les superviseur(e)s des opérations de la TTC. Cette section locale s’affaire présentement à négocier sa première convention collective.