Le gouvernement du Parti de la Saskatchewan a signé une entente de six millions de dollars avec Canadian Surgery Solutions, une société à but lucratif de Calgary, pour fournir un nombre non divulgué d’interventions chirurgicales aux citoyen(ne)s de la Saskatchewan. Canadian Surgery Solutions fait partie d’un réseau national de cliniques chirurgicales privées à but lucratif appartenant à Kensington Capital Partners Limited, une société d’investissement dont les actifs sous gestion totalisent 2,6 milliards de dollars.
« La sous-traitance des opérations n’est pas une solution miracle aux listes d’attente », prévient Bashir Jalloh, président du SCFP 5430. « C’est un projet coûteux aux effets inconnus sur les listes d’attente. Si le gouvernement a les moyens de faire cela, c’est qu’il peut se permettre d’investir dans des solutions publiques. »
Les coûts associés aux opérations au privé sont stupéfiants, le double de ce qu’il en coûte dans le système public selon les recherches de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). Selon ce dernier, le coût moyen d’une arthroplastie de la hanche ou du genou dans le système public est de 12 223 $. Au privé, on parle de 20 000 $ à 28 000 $, selon la clinique.
« Une plus grande privatisation ne fera qu’aggraver nos problèmes de recrutement et de rétention, poursuit M. Jalloh. Le bassin de personnel de la santé au Canada est limité. La privatisation d’un plus grand nombre de services de santé détournera du personnel médical du système public. »
Le SCFP 5430 est également préoccupé par le sort des patient(e)s qui doivent se rendre à l’extérieur de la province. Voyager pour une intervention chirurgicale entraîne des coûts supplémentaires, des obstacles logistiques et de possibles complications pendant le rétablissement.
« De toute façon, les gens qui vont se faire opérer en Alberta vont revenir dans le système public saskatchewanais pour leur suivi, les soins à domicile et la physiothérapie, des services qui ont aussi des listes d’attente, explique Bashir Jalloh. Pour diminuer le temps d’attente et améliorer la qualité des soins, il faudrait accroître la dotation en personnel dans l’ensemble de notre système de santé. »
Le SCFP 5430 a demandé au gouvernement du Parti de la Saskatchewan d’envisager des solutions publiques, comme le prolongement des heures d’ouverture, l’embauche de plus de personnel et l’ajout de places dans les programmes de formation.
Le SCFP 5430 représente plus de 13 000 travailleuses et travailleurs de la santé à travers la Saskatchewan.