Le gouvernement fédéral veut permettre aux entreprises privées de réaliser des profits grâce aux services sociaux. Dans un mémoire présenté dans le cadre des consultations sur la stratégie « d’innovation sociale et de finance sociale » du gouvernement libéral, le SCFP souligne que profits et services sociaux et communautaires ne doivent pas aller de pair.

Les services sociaux sont essentiels à la santé et au bien-être de nos communautés. Les gouvernements devraient se concentrer sur le bien-être de la population au lieu de transférer des fonds publics au secteur privé.

Le « financement social » favorise l’investissement privé dans les services sociaux en échange de profits. Ce financement privé vient des banques, des entreprises, des fondations ou de particuliers fortunés qui, tous, cherchent à maximiser leur rendement.

Le sous-financement affame les services

Les organismes communautaires sont victimes de sous-financement chronique après des décennies d’austérité. Cette situation met la table à la privatisation. Même si les consultations des libéraux ne portent pas spécifiquement sur la crise du financement, le mémoire du SCFP souligne l’importance d’un financement fédéral et provincial durable pour l’amélioration des services sociaux.

Les organismes publics et sans but lucratif doivent disposer de bases financières solides pour pouvoir renforcer et élargir les services essentiels offerts. Un organisme public bien financé aura la stabilité nécessaire pour améliorer ses services, en tenant compte des besoins des usagers et des travailleurs qui prodiguent les services.

Le SCFP a insisté sur ce point lors d’une présentation conjointe avec le SNEGSP et le CTC effectuée devant les membres d’un comité d’orientation du gouvernement fédéral.

Les expériences d’autres pays montrent que le « financement social » ne fonctionne pas. Les mécanismes de financement social (dont les obligations à impact social ou OIS) sont présentés comme un moyen « novateur » de financer les services publics, mais ce n’est que de la privatisation sous une autre forme. Le financement social a les mêmes problèmes fondamentaux que toutes les prestations de services à but lucratif :

  • la recherche du profit guide le choix des services prodigués et de la clientèle.
  • les rares fonds disponibles sont détournés des services de première ligne vers les poches des entreprises et des consultants.
  • d’importantes informations sont gardées secrètes, rendant les services moins transparents et démocratiques.

La solution : le financement public

Le SCFP demande au gouvernement de cesser de privilégier cette stratégie douteuse et de veiller à ce que les entreprises et les particuliers fortunés appuient la prestation des services sociaux de façon responsable et équitable. Comment ? En payant leur juste part d’impôts.

L’élimination des échappatoires fiscales et l’annulation des réductions d’impôt accordées aux entreprises apporteraient au gouvernement fédéral des revenus substantiels qui lui permettrait de soutenir adéquatement les infrastructures et les services publics, y compris les services sociaux.

Téléchargez la fiche d’information du SCFP sur les OIS et partagez-la.