Hugh Pouliot | Service des communications
L’électorat a parlé : en élisant un autre parlement minoritaire, la population a rejeté la politique passéiste des conservateurs et voté pour garder le Parti libéral en laisse.
En termes de sièges, ce « nouveau » parlement minoritaire sera presque identique à celui élu en 2019. L’électorat a refusé à Justin Trudeau la majorité qu’il espérait et a envoyé un fort contingent néo-démocrate à la Chambre des communes pour obliger les libéraux à tenir leurs promesses progressistes.
« Bien que la carte électorale ressemble beaucoup à celle de 2019, bien des choses ont changé depuis dans notre pays et dans notre monde. Les résultats de cette élection démontrent qu’une nette majorité d’électrices et d’électeurs réclame des mesures progressistes pour lutter contre les changements climatiques et soutenir les personnes vulnérables et défavorisées », a affirmé le président national du SCFP, Mark Hancock.
À la Chambre des communes, la majorité requise pour adopter une loi est de 170 voix. Les libéraux, avec 159 sièges, et le NPD, avec 25 sièges, disposent donc ensemble d’une forte majorité parlementaire pour agir dans des dossiers comme le climat, la réconciliation avec les peuples autochtones et les services de garde à l’enfance.
« L’élection est terminée, mais le combat ne s’arrête pas là. Heureusement, nous savons que nous pouvons compter sur le NPD pour porter la voix des travailleuses, des travailleurs et des gens ordinaires à la Chambre des communes », a déclaré le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
Le NPD peut en effet jouer un rôle influent au sein du Parlement minoritaire dans plusieurs domaines. Premièrement, nous savons que le NPD veillera à ce que les libéraux tiennent leur promesse d’un régime national de services de garde à l’enfance abordables. Au cours de la dernière législature minoritaire, le NPD a aussi réussi à améliorer considérablement la législation libérale sur la responsabilité en matière de changements climatiques. Nous pouvons nous attendre à ce que le NPD continue d’exercer son influence et de forcer le gouvernement Trudeau à donner suite aux promesses qui figuraient aussi dans le programme néo-démocrate.
Le NPD pourrait ainsi forcer la main des libéraux sur certaines de ses propres priorités, comme un impôt sur la fortune d’un pour cent s’appliquant aux biens familiaux d’une valeur de plus de 20 millions de dollars. Il pourrait également remettre la question d’un régime national d’assurance-médicaments sur la table. Durant la dernière campagne électorale, la plateforme électorale libérale ne prévoyait pas l’établissement d’un tel régime.
Il ne faut toutefois pas oublier que le Parti conservateur, avec ses 119 sièges, sera toujours prêt à aider les libéraux à satisfaire leurs plus bas instincts. Ces deux vieux partis ont une longue histoire de collaboration, notamment en matière de protection des entreprises privées, d’abandon des peuples autochtones et de réduction des transferts en santé.