À l’approche du scrutin provincial, des civières sont alignées à Queen’s Park pour dénoncer la crise des soins de santé en Ontario :

  • 2,5 millions de citoyen(ne)s n’ont pas de médecin de famille.
  • Des patient(e)s ayant besoin de soins palliatifs meurent sans recevoir de médicaments pour soulager la douleur ni de fournitures médicales.
  • 250 000 patient(e)s attendent une intervention chirurgicale. Malheureusement, 11 000 personnes figurant sur les listes d’attente ont déjà perdu la vie.
  • Près de 50 000 personnes sont en attente de soins de longue durée.
  • En juin 2018, le premier ministre avait promis de mettre fin à la médecine de couloir. Pourtant, en août, on dénombrait encore 1 860 patient(e)s sur des civières dans les corridors des hôpitaux, soit plus du double du nombre observé en juin 2018 (826).
  • Les urgences sont souvent fermées dans les petites villes.

Les civières, présentées à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Queen’s Park, seront transportées dans de petites et grandes collectivités, afin de souligner l’ampleur de la crise. Elles sillonneront la province, en passant par les hôpitaux de Thessalon et Minden, dépourvus de lits de soins actifs, puis de Sudbury, où l’on a récemment dû refuser des transferts régionaux, en raison d’un taux d’occupation de 121 %. La tournée permettra aussi de dénoncer la situation à Walkerton, où 500 personnes n’ont pas réussi à avoir accès à un médecin de famille, parmi les 1 000 en attente, ainsi que les fermetures récurrentes des urgences de Chesley, Durham et St. Mary’s. De grands centres hospitaliers urbains, comme l’hôpital Hamilton Health Sciences, qui accuse un déficit de 112 millions de dollars, en raison d’une demande sans précédent, seront également visités.

« Presque toutes les familles sont touchées par la crise dans le système de santé », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario. « Le secteur des soins de santé est dans une situation alarmante. Les pénuries de personnel persistent, tout comme les fermetures d’urgences, les délais interminables pour les chirurgies, les lits de soins de longue durée, l’accès à un médecin de famille et les services de soins à domicile. Notre démarche vise à faire de la résolution de cette crise un enjeu central des élections. »

Le réseau hospitalier de l’Ontario accuse un déficit cumulatif de 800 millions de dollars

Notre syndicat tire la sonnette d’alarme, puisque ce déficit croissant met en péril l’accès aux soins. Selon les données gouvernementales les plus récentes, les hôpitaux de l’Ontario faisaient face à un déficit cumulatif de 800 millions de dollars au cours du premier semestre de l’exercice 2024-2025.

À l’heure actuelle, les compressions budgétaires touchent de nombreux hôpitaux, notamment ceux de Hamilton, de Guelph et de Burlington, alors qu’ils sont submergés par un nombre croissant de patient(e)s et qu’ils manquent cruellement de financement.

D’après Hurley, les dépenses hospitalières par personne sont les plus faibles au pays, alors que l’Ontario compte le moins grand nombre de lits et d’effectifs hospitaliers par rapport à la population. Par conséquent, il n’est pas surprenant d’observer une hausse record du nombre de patient(e)s dans les hôpitaux.

Depuis l’élection de Ford en juin 2018, qui avait promis de mettre fin à la médecine de couloir, environ 2 000 patient(e)s reçoivent chaque jour des soins sur des civières dans des emplacements non conventionnels, comme des couloirs ou des espaces de rangement, ce qui représente une augmentation de 140 %.

Selon Hurley, l’engorgement des hôpitaux compromet la sécurité des patient(e)s et du personnel, entraîne des retards dans l’admission, un risque accru d’infections nosocomiales et une charge de travail accrue. Il porte également atteinte à la dignité des patient(e)s qui reçoivent des soins dans les couloirs, sans aucune intimité.

« 250 000 patient(e)s attendent une intervention chirurgicale, et l’an dernier, 11 000 personnes figurant sur les listes d’attente sont décédées », a déclaré Hurley. « À l’heure actuelle, 2 000 patient(e)s sont sur des civières, en attendant qu’on leur trouve un lit. Des patient(e)s ayant besoin de soins palliatifs meurent à la maison sans avoir accès à des médicaments pour soulager la douleur. En tant que province, nous devons faire beaucoup mieux pour nos citoyen(ne)s. »