Quel monde étrange : on annonce un gel des frais de scolarité et presque personne ne s’en réjouit. Pourtant, c’est ce qu’a vécu le gouvernement Ford plus tôt ce mois-ci. Pourquoi ? Parce que les étudiant(es), et les travailleuses et travailleurs universitaires savent que le gel n’est qu’une facette de la situation.
« En théorie, un gel des frais de scolarité devrait être quelque chose à célébrer », admet David Simao, président du comité responsable des membres du SCFP œuvrant dans le secteur universitaire. « Cela devrait alléger le fardeau financier des étudiant(es) ontarien(nes). Mais ce n’est pas ce qui se passe. En fait, c’est de la poudre aux yeux pour faire passer les coupes budgétaires qui affament les universités de la province depuis longtemps. »
Le SCFP est le plus grand syndicat du secteur universitaire ontarien.
L’annonce masque une dure réalité : l’Ontario est la province qui finance le moins ses universités par inscription, et de loin. Elle y consacre moitié moins que la plupart de ses homologues.
L’annonce du gel est simultanée à celle de la création d’un comité consultatif sur la durabilité des universités. Et plusieurs membres de ce comité entretiennent des liens avec l’enseignement privé et à but lucratif.
« Nous n’avons pas besoin d’un autre rapport ou d’un autre comité consultatif », lance Yolanda McLean, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Les gens connaissent déjà la solution à la durabilité des universités : un financement public adéquat pour nos universités publiques. Une injection de financement est désespérément nécessaire pour recruter et retenir nos gens de métiers universitaires vitaux, du personnel de soutien, ainsi que les meilleurs chercheurs, chercheuses, enseignant(es). Une université de qualité, c’est une université bien financée. »
Les membres du SCFP œuvrant dans le secteur universitaire espèrent que le budget 2023 de l’Ontario augmentera le financement par inscription pour le ramener à un niveau comparable à celui des autres provinces.
Le SCFP est le plus grand syndicat au Canada. Il représente plus de 715 000 membres à travers le pays dans les universités, les municipalités, la santé, l’éducation, les services sociaux et les secteurs sous réglementation fédérale.