L’inflation a peut-être ralenti au Canada par rapport aux sommets atteints en 2022 et 2023, mais les gens ont encore du mal à faire face au coût de la vie. En septembre, le taux annuel d’inflation globale se situait à 2,1 %. Le prix du logement et des aliments a toutefois augmenté beaucoup plus vite, avec hausses moyennes de 4,8 % et de 4 % respectivement.

Selon une récente étude nationale menée par Nanos Research, une personne sur cinq a omis de payer une facture au cours de la dernière année afin de pouvoir acheter de la nourriture. Cette situation est quatre fois plus fréquente chez les jeunes de 18 à 34 ans (18 %) que chez les personnes de 55 ans et plus (4 %).

Dans l’Enquête sur la population active d’octobre 2025, Statistique Canada indique que plus d’une personne sur quatre (27,7 %) vit dans un ménage qui connaît des difficultés financières, c’est-à-dire qui peine à subvenir à ses besoins essentiels, comme se déplacer, s’alimenter et s’habiller. Bien que ce pourcentage demeure beaucoup trop élevé, il est en baisse depuis le sommet de 35,5 % atteint en 2022. Les locataires étaient plus susceptibles de connaître des difficultés financières (37 %) que les personnes vivant dans un logement dont elles ou un(e) membre de leur ménage sont propriétaires (23,6 %). Ces taux restent préoccupants et n’ont connu qu’une légère baisse, alors que le coût du logement et des aliments continue d’augmenter.

La composition du ménage et le fait d’avoir un emploi ont aussi un impact important sur le risque de difficultés financières. En octobre, Statistique Canada rapportait que les couples avec des enfants étaient plus nombreux à connaître des difficultés financières (32,4 %) que ceux sans enfants (25,3 %). Ce pourcentage est encore plus élevé chez les familles monoparentales (46,8 %). En outre, les personnes vivant dans un ménage comptant au moins une personne au chômage étaient beaucoup plus nombreuses à avoir du mal à subvenir à leurs besoins financiers (46,1 %) que celles vivant dans des ménages où personne n’était au chômage (25,8 %).

Même si ces taux sont en baisse, ils démontrent que beaucoup trop de personnes au Canada ont encore du mal à joindre les deux bouts. Le gouvernement doit de toute urgence mettre en œuvre des mesures concrètes pour s’attaquer à l’insécurité économique qui touche encore un trop grand nombre de ménages au pays. Le budget de 2025 passe à côté des besoins réels des Canadien(ne)s. Au lieu de favoriser les grandes entreprises et d’accorder des allégements fiscaux, les libéraux devraient élargir des programmes comme l’assurance médicaments, le régime de soins dentaires et les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à 10 dollars par jour.