Les modifications unilatérales apportées par le gouvernement de l’Alberta à la composition du conseil d’administration de l’Alberta Investment Management Corporation (AIMCo), sans consultation préalable avec les syndicats du secteur public représentant les membres des régimes de retraite du Local Authorities Pension Plan (LAPP) et du Public Sector Pension Plan (PSPP), témoignent d’un profond mépris. Ces actions ignorent le fait fondamental que ces régimes de retraite appartiennent aux travailleuses et travailleurs et aux retraité(e)s de l’Alberta, et non au gouvernement.

La sécurité des retraites dépend de la capacité des syndicats, au moyen d’un modèle de gouvernance conjointe, à prendre des décisions sur la façon dont les régimes de retraite publics sont gérés. Les changements apportés en 2019 (projet de loi 22) ont éliminé la gouvernance conjointe afin de permettre l’ingérence provinciale et les investissements politiques risqués.

À l’origine, la société du LAPP, gérée conjointement, pouvait changer de fournisseur de services de placement si elle déterminait que c’était dans l’intérêt des participant(e)s au régime. Toutefois, en 2019, le gouvernement de l’Alberta a forcé les régimes de retraite à rester dans l’AIMCo, affirmant qu’AIMCo produirait d’excellents résultats. On dit maintenant que l’AIMCo a un rendement médiocre et moins performant. Les syndicats des membres n’ont jamais été consultés sur aucun des changements.

« Le fait de retirer aux régimes de retraite la possibilité de changer leurs stratégies de placements compromet la sécurité des retraites », a déclaré Rory Gill, président du SCFP-Alberta. « Pour améliorer le rendement de l’AIMCo, il est essentiel de restaurer le droit des participant(e)s au régime de retraite de choisir la gestion de leur épargne, plutôt que de laisser un ministre du gouvernement intervenir par des nominations politiques. »

Le LAPP a montré qu’il est mieux équipé que les politicien(ne)s et l’AIMCo pour prendre des décisions en matière de placements. Lorsque l’AIMCo a enregistré des pertes importantes au début de 2020, les investissements du LAPP n’ont pas subi les mêmes pertes, car le LAPP a mis en œuvre sa propre stratégie de protection contre les baisses – bien qu’il soit toujours nécessaire d’utiliser l’AIMCo comme gestionnaire de fonds d’investissement. Ces décisions du LAPP ont permis au régime de retraite d’économiser près de 1,9 milliard de dollars.

« Les politicien(ne)s doivent renoncer à influencer nos régimes de retraite. Les travailleuses et travailleurs et les retraité(e)s ont besoin que leurs économies durement acquises soient orientées vers des rendements fiables, et non mises en péril pour soutenir les politiques gouvernementales du jour, a déclaré Rory Gill. Ce gouvernement doit rétablir une prise de décision indépendante pour les régimes de retraite, et non faire appel au ministre pour gérer l’AIMCo. »