Le 5 mai, à l’occasion de la Journée de la robe rouge, et tous les jours, le SCFP rend hommage aux femmes, aux filles et aux personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées. Cette année, nous souhaitons souligner les efforts déployés pour mettre en place un système d’alerte Robe rouge à l’échelle nationale, afin d’informer rapidement le public de la disparition d’une femme, d’une fille ou d’une personne bispirituelle autochtone. Il serait semblable au système d’alerte Amber qui a été déployé pour les enfants à l’échelle nationale.
Au Congrès national du SCFP en octobre 2023, le SCFP a adopté le document d’orientation stratégique 2023-2025. Il contient une série d’engagements envers la vérité et la réconciliation qui s’appuient sur des années de soutien du SCFP aux efforts de mobilisation déployés par ses membres. Notre orientation stratégique soutient la création d’un système d’alerte Robe rouge.
La députée néo-démocrate Leah Gazan a préconisé la création d’un système d’alerte robe rouge à la Chambre des communes, appuyée par la députée libérale Pam Damoff. Les travaux à ce sujet ont véritablement commencé en décembre 2023. Le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes a entrepris en mars 2024 une étude sur la proposition visant à créer un système d’alerte Robe rouge. Un montant de 1,3 million de dollars sur trois ans a par la suite été prévu dans le budget fédéral 2024, à partir de l’exercice 2024-2025, afin de développer un système d’alerte Robe rouge régional en collaboration avec des partenaires autochtones.
Il est important de noter que les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ont été publiées en 2019. Le rapport final de l’Enquête demande la création d’une ligne téléphonique nationale pour les signalements de femmes, de filles et de personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées, qui est essentiellement la mise en place d’un système d’alerte Robe rouge à l’échelle nationale. Il s’agit du premier engagement financier concret du gouvernement en ce sens depuis cinq ans.
Aujourd’hui, nous soulignons également les efforts déployés par des militant(e)s autochtones et des membres du SCFP de l’ensemble du pays afin que des fouilles soient effectuées au site d’enfouissement de Prairie Green à Winnipeg. En juin 2022, les restes d’une femme autochtone, Rebecca Contois, ont été retrouvés dans le site d’enfouissement du chemin Brady. Des recherches ont ensuite été réclamées dans les sites d’enfouissement du chemin Brady et de Prairie Green pour retrouver d’autres victimes d’un tueur en série. On présume pouvoir trouver les restes de deux autres femmes, Morgan Harris et Marcedes Myran, dans le site d’enfouissement de Prairie Green. Les restes d’une quatrième femme non identifiée, désignée sous le nom de Mashkode Bizhiki’ikwe (ou Femme Bison), sont également toujours portés disparus. Dans un premier temps, le gouvernement du Manitoba a refusé d’effectuer des fouilles dans le site d’enfouissement de Prairie Green, incitant des familles et plusieurs personnes autochtones de Winnipeg et de l’ensemble du pays à s’organiser pour sensibiliser la population.
En juillet 2023, le SCFP 500, le syndicat du personnel municipal de l’installation de gestion des ressources du chemin Brady, ce qui inclut la décharge et le dépotoir de Winnipeg, a fait parvenir une lettre de soutien et une déclaration commune. La lettre appuyait les militant(e)s et les familles qui réclament des fouilles. À la suite d’importants efforts constamment déployés en 2022 et 2023, le gouvernement fédéral s’est engagé à verser 20 millions de dollars au cours de l’exercice 2024-2025, dans le but de soutenir les opérations de fouille dans le site d’enfouissement, en collaboration avec le gouvernement du Manitoba, des partenaires autochtones et les familles touchées. Ce montant s’ajoute aux 1,2 million de dollars versés par le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord pour réaliser des études de faisabilité et assurer la planification.
Le SCFP continuera de suivre les progrès accomplis non seulement en vue d’effectuer des fouilles dans les sites d’enfouissement de l’ensemble du pays et de mettre en place un système d’alerte Robe rouge à l’échelle nationale, mais surtout de favoriser la mise en œuvre des 231 appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Nous continuerons de nous mobiliser, tant et aussi longtemps que tout le monde ne sera pas en sécurité.