Ne vous faites pas prendre au jeu des conservateurs de Doug Ford qui affirment qu’ils augmentent les salaires des préposés aux services au soutien de la personne, déclare le SCFP-Ontario.
« Imaginez l’enthousiasme qu’ont ressenti les préposés aux services au soutien de la personne épuisés, sous-payés et incroyablement vulnérables dans le domaine des soins de santé et des services de développement lorsqu’ils ont vu les manchettes selon lesquelles les conservateurs de Doug Ford allaient soi-disant bonifier leurs salaires de façon permanente », de dire Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « La terrible réalité est qu’il n’en est rien. Ce Projet de loi ne fait que permettre au gouvernement de choisir qui recevra des hausses salariales qui pourraient, et c’est plutôt insultant, n’être que temporaires. Pour aggraver les choses, il dresse les travailleurs qui servent côte à côte les uns contre les autres en ne s’appliquant qu’à certains des nombreux travailleurs héroïques de première ligne et non à tous les travailleurs de ces milieux ».
Le SCFP-Ontario est préoccupé par le Projet de loi 106, en particulier par l’annexe 7, qui a fait l’objet d’une procédure accélérée inhabituelle, avec trois débats en une journée, avant d’être référé au Comité permanent des finances et des affaires économiques. Le Projet de loi sera probablement adopté cette semaine. Bien que le gouvernement Ford décrive la législation, intitulée « Loi sur la préparation aux pandémies et aux situations d’urgence », comme une augmentation de salaire pour les préposés aux services au soutien de la personne de l’Ontario, le SCFP-Ontario affirme que c’est trompeur.
Selon le SCFP-Ontario, le Projet de loi dérogerait aux conventions collectives intervenues entre les employeurs et les syndicats en permettant au gouvernement ontarien de choisir « arbitrairement » les personnes qui obtiendront des augmentations de salaire dont la permanence n’est pas garantie. Un article du Projet de loi irait même jusqu’à empêcher les travailleurs ou les syndicats de porter plainte.
Le syndicat maintient en outre que des améliorations salariales permanentes devraient être accordées à tous les travailleurs du secteur public élargi. Dans le seul secteur des soins de santé, les aides-diététiques, les blanchisseurs, les infirmières auxiliaires autorisées, les préposés au nettoyage et toutes les autres classifications d’emplois « travaillent en équipe dans ces établissements » au côté des préposés aux services au soutien de la personne visés par le Projet de loi 106, a déclaré le SCFP-Ontario.
« Si ce gouvernement se préoccupait des salaires des préposés aux services au soutien de la personne ou des travailleurs des services de développement, il abrogerait la loi inconstitutionnelle sur la restriction des salaires, le Projet de loi 124, et majorerait simplement de façon permanente le financement pour augmenter les salaires », de dire M. Hahn. Le salaire de tous les travailleurs du secteur public élargi a été artificiellement plafonné et, étant donné l’inflation croissante, ces travailleurs accusent de plus en plus de retard, a déclaré le SCFP-Ontario.
« Malheureusement, ce n’est rien de plus qu’un stratagème politique grossier à la veille des élections », a ajouté M. Hahn. « Les travailleurs méritent mieux. Nos communautés méritent mieux ».
Selon le SCFP-Ontario, le Projet de loi présente également un danger réel d’enraciner davantage l’inégalité dans les lieux de travail, puisque l’annexe 7 précise que les augmentations de salaire ne seront pas considérées comme telles aux fins de la Loi sur l’équité salariale.
« Autrement dit, lorsqu’il y a deux classifications d’emplois, l’une principalement occupée par des hommes et l’autre principalement occupée par des femmes, celle qui est occupée par des hommes pourrait recevoir une importante augmentation de salaire tandis que celle qui est occupée par des femmes pourrait ne rien recevoir », a déclaré Yolanda McClean, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « N’oublions pas que plusieurs de ces héroïques travailleurs de la santé sont des femmes racisées et immigrantes. Elles ne méritent pas d’être mises à l’écart plus qu’elles ne le sont déjà. Nous devons faire la lumière sur ce Projet de loi et nous devons l’arrêter ».