Le Syndicat canadien de la fonction publique salue les investissements de 1,5 milliard sur cinq ans prévus pour les soins à domicile dans le budget présenté aujourd’hui par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard. Pour le SCFP, ces investissements sont un pas nécessaire dans la reconstruction du réseau public de santé et de services sociaux ébranlé par le duo Barrette-Couillard. Cependant, il manque une volonté claire de canaliser ces sommes dans le réseau public et dans l’embauche d’employés qui en relèvent directement.
« Ce réinvestissement est une bonne nouvelle, mais il faut maintenant s’assurer d’en maximiser les retombées positives. Pour faire ça, il faut suivre l’exemple de la Colombie-Britannique, qui vient de ramener tous les soins à domicile sous le giron public. Au Québec, nous assistons à des ratés avec les agences privées et les entreprises d’économie sociale », de commenter Frédéric Brisson, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).
« Les soins à domicile au privé, on sait ce que ça donne : plus de roulement de personnel, moins de formation et moins d’intégration dans le réseau public. C’est moins de qualité et moins de stabilité pour les patients. Les auxiliaires en santé et services sociaux du réseau public, eux, sont bien mieux coordonnées avec les ergothérapeutes, physiothérapeutes, travailleurs sociaux, etc. », de préciser Frédéric Brisson.
Par ailleurs, le SCFP s’inquiète vivement que le budget annonce le « rehaussement du financement des organismes communautaires » sous la rubrique « santé et services sociaux », craignant que ce soit le signal d’un délestage des responsabilités du réseau public. Pour les mêmes raisons, il s’inquiète des modalités de mise en place des « maisons des aînés » mentionnées dans le budget.
En bref, le SCFP se réjouit que le gouvernement Legault comprenne bien l’importance des soins à domicile pour désengorger le reste du réseau et permettre aux patients de rester chez eux le plus longtemps possible. Il entend poursuivre le dialogue pour que le nouveau gouvernement réalise à quel point le caractère public du réseau est crucial pour l’avenir d’un système qui soit accessible, universel, gratuit et de la plus grande qualité.