Les inégalités augmentent considérablement

Les milliardaires de la planète se sont encore enrichis l’an dernier. Par conséquent, l’écart entre les plus riches des riches et les 3,8 milliards de personnes les plus pauvres qui constituent la moitié de la population mondiale, s’est encore creusé.

Selon le rapport annuel d’Oxfam intitulé Services publics ou fortunes privées ? qui a été publié pendant le Forum économique mondial de Davos, la richesse des milliardaires à l’échelle mondiale a augmenté de 12 % l’an dernier. C’est 3,3 milliards de dollars par jour. La richesse des milliardaires canadiens a augmenté de près de 20 milliards de dollars de mars 2017 à mars 2018. Selon Oxfam, cette somme permettrait d’offrir des services de garde abordables à toutes les familles canadiennes.

Le rapport montre à quel point l’augmentation de cet écart frappe plus durement les femmes et les filles. Les réductions d’impôt, qui profitent majoritairement aux hommes riches, font en sorte que les services publics qui permettent aux femmes et aux filles de sortir de la pauvreté sont sous-financés. Le rapport d’Oxfam estime à 13,2 billions de dollars la valeur annuelle combinée des soins non rémunérés prodigués par les femmes dans le monde, soit 43 fois les ventes annuelles d’Apple.

Une étude américaine révèle que l’écart de richesse entre les races se creuse

Une nouvelle étude de l’Institute for Policy Studies montre que l’écart de richesse croissant aux États-Unis comporte une composante raciale importante. Le rapport intitulé Dreams Deferred utilise les données de la Banque centrale américaine pour illustrer l’évolution de la répartition de la richesse depuis 1983. La richesse de la famille noire médiane a diminué de moitié au cours des 30 dernières années, tandis que celle de la famille blanche médiane s’est accrue d’un tiers.

Le rapport souligne que les politiques publiques américaines défavorisent certaines classes sociales et les personnes racisées. Les solutions visant à éliminer l’écart de richesse devront donc prendre en compte les facteurs de la classe sociale et de la race. L’organisme recommande d’offrir un soutien financier aux nouveaux parents, l’instauration d’un impôt pour le 0,1 % des plus riches et un examen des politiques fédérales afin de comprendre leur impact sur l’inégalité croissante entre les races.

Le Canada ne dispose pas des données permettant de suivre l’inégalité de la richesse des familles noires, racisées ou autochtones. Le SCFP et d’autres syndicats demandent depuis longtemps au gouvernement fédéral de recueillir ces données afin qu’on puisse comprendre et résoudre ce problème.

Les inégalités raciales et sexuelles persistent en Ontario

Selon un nouveau rapport de la section ontarienne du Conseil canadien des politiques alternatives (CCPA), les travailleurs racisés sont surreprésentés dans les emplois précaires à bas salaire, à temps partiel ou temporaires. Le taux de chômage des travailleurs racisés est également plus élevé que la moyenne des travailleurs. Les écarts salariaux qui les désavantagent sont aussi importants. Ce rapport intitulé Persistent Inequality : Ontario’s Colour-coded Labour Market compare les données des recensements de 2006 et 2016 pour dénoncer les inégalités sur le marché du travail ontarien.

Le rapport constate que les femmes racisées ont le taux de chômage le plus élevé de tous les groupes. En outre, elles gagnent 58 cents pour chaque dollar gagné par un homme blanc. La pauvreté est également beaucoup plus répandue dans les familles racisées : 21 % des familles racisées avaient un revenu après impôt inférieur au seuil de faible revenu établi par Statistique Canada, contre 11,5 % des familles blanches.

Le rapport souligne que les tendances varient au sein des différents groupes racisés, d’où l’importance de comprendre les effets de la discrimination ces groupes. Le CCPA recommande des réformes qui soutiennent tous les travailleurs à faible salaire, comme des dispositions qui imposent l’égalité de rémunération et d’avantages sociaux pour les travailleurs à temps partiel, à temps plein et temporaires.