Le président du SCFP Terre-Neuve-et-Labrador, Wayne Lucas, et Toby Sanger, économiste principal du SCFP, ont rencontré Kathy Bennett, ministre des Finances, et Al Hawkins, ministre des Transports et des Travaux publics, le 28 mars, pour discuter des dangers de l’utilisation des partenariats public-privé (PPP) pour construire des infrastructures.
Le SCFP croit fermement que les PPP ne sont pas dans l’intérêt des travailleurs, de nos familles, ni de nos communautés. Cependant, nous pouvons compter sur le financement public responsable, transparent et géré au niveau local, qui représente un investissement judicieux des deniers publics.
« Nous sommes heureux que le gouvernement ait accepté – à la suite d’un mouvement de résistance du SCFP, d’autres syndicats et du public – de s’assurer que les services de soins de santé continueront d’être fournis par des fonctionnaires et non par des contrats en PPP », affirme Lucas. « Cependant, nous n’avons toujours aucun document écrit confirmant que les emplois de nos membres et que la qualité de nos services publics seront protégés. »
Lors de la réunion de mardi, les membres du SCFP étaient encouragés de constater que les représentants du gouvernement étaient réceptifs aux préoccupations du syndicat concernant les PPP. Les deux parties ont convenu qu’il est nécessaire d’entreprendre une analyse et une planification objectives des projets d’infrastructure.
Le syndicat a demandé aux ministères de divulguer toutes les analyses au public. Les représentants du ministère des Finances et du ministère des Transports et des Travaux publics ont pris l’engagement de publier en entier l’analyse de rentabilisation détaillée, avec tous les annexes et les nombres, à l’automne, lorsqu’ils seront prêts à accorder le contrat.
Voici certaines des préoccupations du syndicat qui ont fait l’objet de discussions :
- Le financement privé, qui entraîne des coûts élevés, pourrait doubler le coût des projets d’infrastructure.
- Le financement privé entraînerait vraisemblablement une hausse des frais d’utilisation, ce qui aurait pour effet d’augmenter l’inégalité.
- Les projets en PPP impliquent des frais de transaction beaucoup plus élevés (honoraires des avocats, des conseillers financiers, des cabinets comptables et d’autres consultants) pour élaborer les ententes.
- La plupart de ces sommes supplémentaires seraient probablement versées à de grandes sociétés et dans fonds de placement hors de la province.
« Le financement privé implique des coûts beaucoup plus élevés, notamment des dettes non comptabilisées, qui auraient pour effet de réduire les fonds publics consacrés aux services publics ou aux investissements dans les infrastructures publiques dans les années à venir », déclare Sanger.
Pourquoi donc le gouvernement de Ball souhaiterait-il choisir le financement privé en PPP à coûts plus élevés ?
De nombreux politiciens souhaitent que les coûts d’emprunt ne soient pas comptabilisés, au moins à court terme. Il y a aussi une pression de la part des représentants du secteur des PPP et du secteur financier qui veulent obtenir un taux de rendement plus élevé des placements dans les infrastructures publiques ou dans les biens publics privatisés.
« De nombreux vérificateurs ont conclu dans leurs rapports que les PPP coûtent plus cher, y compris le vérificateur général de l’Ontario, qui a constaté que, pour 74 projets, le financement et la prestation des services du secteur public auraient permis d’économiser huit milliards de dollars pour la province », a déclaré Sanger. « Les projets en PPP au Royaume-Uni ont entraîné une dette de 300 milliards de livres (500 milliards de dollars canadiens), soit l’équivalent de plus de 25 000 $ par famille. Ils entraînent également des compressions dans les services de santé publique pour payer les coûts de financement plus élevés. »
Wayne Lucas a déclaré : « Au cours de la réunion, nous n’avons obtenu aucune preuve de projets en PPP dans l’ensemble du pays qui étaient dans l’intérêt des citoyens. »
« Si le gouvernement adoptait l’option risquée des projets en PPP, les contribuables de Terre-Neuve-et-Labrador devraient se préparer à une augmentation des dettes et à des services moins fiables. »