Alors que les résultats des services hospitaliers partagés font l’objet d’une méfiance croissante, on remet en question « l’intégrité du processus » d’octroi du contrat de buanderie de l’hôpital de Sudbury à un fournisseur de l’extérieur de la région.
Outre ce que Health Sciences North (HSN) a déclaré publiquement à propos du nouveau contrat, on sait « très peu de choses sur le processus d’appel d’offres utilisé, explique le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), Michael Hurley. On ne sait pas non plus s’il y a eu une étude d’impact environnementale, considérant que les draps sales de l’hôpital vont être transportés par camion sur des centaines de kilomètres. D’ici à ce qu’on mène une enquête sur l’intégrité de la procédure d’appel d’offres, nous réclamons l’imposition immédiate d’un moratoire sur ce contrat qui a fait perdre 40 emplois à Sudbury Hospital Services, une entreprise de la région. »
Le contexte de l’appel d’offres et de l’octroi du contrat est d’autant plus trouble que HSN est l’actuel propriétaire de Sudbury Hospital Services.
« Plus on se penche sur ce que raconte l’hôpital, plus les questions sans réponse se multiplient, souligne M. Hurley. Les spéculations vont bon train sur la procédure de soumission. Il semble que Sudbury Hospital Services, l’établissement de HSN, n’a pas été convié à soumettre une offre. On a plutôt réservé ce privilège à deux fournisseurs de l’extérieur de Sudbury ; l’un a pignon sur rue à Ottawa et l’autre à Hamilton. Si c’est bien le cas, ne peut-on pas dire que la procédure était compromise ? »
Lors d’une manifestation organisée mardi, les employés de buanderie touchés ont demandé à leur député provincial Glenn Thibeault et à HSN de maintenir les emplois dans la région. Ces employés de longue date se sentent « trahis » par l’hôpital.
« Le personnel a l’impression d’avoir été abandonné par HSN, raconte M. Hurley, et les rumeurs vont bon train dans leur milieu de travail. Certains avancent que si HSN réalise des économies sur ses frais de buanderie, c’est uniquement parce que l’entreprise de Hamilton qui a reçu le contrat fournit le service gratuitement pendant quelque temps. HSN doit bien ressentir l’obligation, envers ses propres travailleurs, de divulguer les critères de sélection de son appel d’offres et les détails du nouveau contrat ? »
En plus d’avoir essentiellement gelé le financement des hôpitaux pendant huit années consécutives, le gouvernement libéral du député Thibeault pousse les établissements à « intégrer » leurs services, ce qui entraîne souvent des pertes d’emplois. L’intégration se solde aussi par la création, dans le sud et l’est de la province, de grosses entreprises de services hospitaliers « partagés » qui cherchent à élargir leur marché.
« Est-ce vrai que l’entreprise de services partagés de Hamilton tente maintenant de voler d’autres emplois, d’autres tâches, à l’hôpital de Sudbury ? demande M. Hurley. HSN est maintenant “partenaire” de cette entreprise. N’est-ce pas incroyablement déloyal de la part de Health Sciences North, envers la population de Sudbury, d’accepter ses énormes contributions financières puis d’envoyer des emplois bien rémunérés à Hamilton, avec l’intention d’en déplacer encore beaucoup d’autres ? »