Toronto, Ont. - Au cours de la dernière semaine, on a signalé deux agressions ayant blessé gravement deux infirmières à l’hôpital North Bay Regional Health Centre. Les employés de cet hôpital sont vulnérables aux agressions selon un récent sondage commandé par le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Cinquante-neuf pour cent des employés de l’hôpital rapportent avoir été agressés dans la dernière année. Ce pourcentage est nettement plus élevé chez le personnel infirmier.
Les agressions de la semaine dernière sont les plus récents gestes de violence à ébranler l’hôpital de North Bay cette année. « Ce problème est généralisé à l’ensemble des hôpitaux ontariens, affirme la nouvelle secrétaire-trésorière du CSHO, Sharon Richer. Une infirmière s’est fait poignarder au visage avec un tournevis. Un préposé aux services de soutien à la personne est incapable de marcher depuis qu’il a été projeté contre un mur. Enfin, on a fait perdre connaissance à une infirmière à coups de barre de fer. Nous avons des infirmières défigurées et des employés traumatisés parce qu’ils ont vu un collègue se faire battre à en tomber dans le coma. Pourtant, les employés doivent travailler régulièrement seuls ; ils sont vulnérables. »
Ces dernières années, l’hôpital de North Bay a éliminé plus de 350 postes, surtout des postes d’infirmières et de préposés aux services de soutien à la personne – des employés qui prodiguent des soins directs aux patients – mais aussi d’autres postes de première ligne en soutien aux patients.
La violence dans les milieux de travail de la santé « est un problème constamment sous-signalé et alimenté par les réductions de personnel effectuées par le gouvernement ontarien, souligne le président du CSHO-SCFP, Michael Hurley. Ça ne peut plus continuer. »
Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, la moitié de toutes les infirmières ont été agressées en 2014. Selon l’Association des hôpitaux de l’Ontario, on aurait dénombré 20 incidents violents par jour dans les hôpitaux ontariens en 2015. Selon une étude publiée la semaine dernière dans le New England Journal of Medicine, la violence envers le personnel hospitalier et celui des soins de longue durée représente un problème persistant, généralisé et sous-signalé. Et, toujours selon cet article, ce problème est souvent toléré ou passé sous silence.
« Il s’agit de la brutalisation omniprésente des femmes œuvrant dans la santé, résume M. Hurley ; une brutalisation encouragée activement par le gouvernement ontarien qui ne place pas suffisamment de personnel dans nos établissements, qui nous laisse en position vulnérable et qui tolère le climat de répression qui fait en sorte qu’une infirmière qui ose parler de ce problème risque de perdre son emploi. Il faut accroître immédiatement la dotation en personnel dans nos établissements, mais les réductions imposées par le budget provincial ne feront qu’aggraver la situation. »
Les études démontrent l’existence d’un lien entre taux de violence et d’agression et durée du contact avec les patients. « Nos infirmières et nos préposés aux services de soutien à la personne sont les plus victimisés au pays, parce que nous sommes la province où il y a le moins de personnel pour prendre soin des patients », ajoute M. Hurley.
Le CSHO exhorte le gouvernement ontarien à :
- assurer une dotation en personnel adéquate, y compris du personnel de sécurité dûment formé et investi des pouvoirs nécessaires pour intervenir. On ne devrait jamais laisser un employé de la santé seul en présence d’une personne identifiée comme représentant un risque ;
- criminaliser les agressions contre les employés de la santé ;
- faire en sorte qu’on encourage les employés à signaler les gestes violents et les situations violentes ;
- s’assurer de l’adoption de stratégies de prévention de la violence dans chaque milieu de travail, avec moniteurs personnels, alarmes et identification adéquate et uniformisée des patients potentiellement violents.
Pour en savoir plus, contactez :
Michael Hurley
Président du CSHO
416-884-0770
Sharon Richer
Secrétaire-trésorière du CSHO
705-280-0911
Stella Yeadon
Service des communications du SCFP
416-559-9300