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La nuit, les édifices du Parlement canadien dégagent la sérénité et la paix. Si vous y passez devant une fois le soleil couché, peut-être aurez-vous le sourire aux lèvres. C’est comme un chiot qui dort paisiblement. Comment pourrait-on laisser la colère nous emporter en le regardant? Ensuite, vous ouvrez la télé sur la période des questions (par pur hasard, très probablement) : tout le monde se crie à tue-tête à un point tel que vous vous demandez comment les travaux parlementaires peuvent donner des résultats. Vous risquez même d’entendre une plaisanterie sur les chiens, mais laissons ce genre de farce à Peter MacKay.

Peu importe, les travaux parlementaires reprennent aujourd’hui. Les conservateurs auraient pu décider d’entreprendre la nouvelle session avec classe. Ils ont plutôt choisi de lancer une campagne publicitaire hostile contre le chef libéral, Stéphane Dion, tout en se défendant – bien entendu – de vouloir faire déclencher des élections dans un avenir rapproché! Par ailleurs, les libéraux tentent de se promouvoir comme les grands défenseurs de l’environnement, les verts essaient de se donner une image pro-choix, le NPD est prêt à prendre position dans tous les dossiers tandis que le Bloc tente plus ou moins de s’écarter de la scène politique le plus possible.

Le SCFP espère ne pas voir les politiques progressistes mises de côté au profit de tout ce charabia. Nous allons tout faire pour garder ces politiques à l’avant-scène puisque nous souhaitons plusieurs résultats d’ici la fin de la présente session parlementaire :

Élaboration d’un cadre de financement de longue haleine pour assurer que les pouvoirs de taxation des municipalités correspondent avec les programmes et services dont elles sont responsables et permettent aux municipalités de bâtir des services publics solides et des collectivités renforcées.

Adoption du projet de loi du NPD sur un service national de garde à l’enfance qui jette les bases d’un programme pancanadien de services de garde à l’enfance.

Programme sérieux pour lutter contre le changement climatique Hausse du salaire minimum .

Programmes d’éducation postsecondaire abordables et accessibles Maintien du nouveau pacte pour les collectivités canadiennes .

Ajout des 400 millions $ par année prévus au projet de loi C-48, Loi modifiant le budget de 2005, pour améliorer le transport en commun.

Renouvellement des programmes d’infrastructures existants et révision des ententes afin d’y éliminer les incitatifs à la privatisation.

Redressement des coupures budgétaires à Condition féminine Canada et au Programme de contestation judiciaire.

Engagement du gouvernement Harper à ne pas utiliser les fonds fédéraux alloués aux infrastructures aux fins des services publics à but lucratif dans les collectivités.

Refus des parlementaires d’adopter un budget désastreux prévoyant des baisses d’impôts et une réduction des dépenses publiques.

Si les conservateurs ne réussissent pas à se trouver un allié politique prêt à appuyer leur budget le 20 mars prochain, nous retournerons aux urnes plus tôt que vous ne le pensez. Cependant, c’est notre souhait que la prochaine campagne électorale ne se transforme pas en concours vide de sens et de contenu, où l’objectif est d’exploiter les clichés peu flatteurs ou les gaffes verbales de ses adversaires. Nous aimerions plutôt voir cette élection graviter autour d’une discussion utile et de nouvelles idées. Ne faisons pas des fous de nous-mêmes en tentant de faire des fous des autres. Nous voulons plutôt connaître la position des partis sur les véritables enjeux qui façonnent l’actualité de nos jours.