Aujourd’hui, des travailleuses et des travailleurs hospitaliers de Toronto organisaient une série de rassemblements devant les hôpitaux St. Joseph’s Health Centre, St. Michael’s Hospital et Providence Healthcare. Ils souhaitaient dénoncer le projet du gouvernement Ford de privatiser des services hospitaliers. Un grand nombre d’employé(e)s de ces trois sites exploités par Unity Health Toronto ont participé à ces manifestations : infirmières et infirmiers, préposé(e)s aux services de soutien à la personne, technologues de laboratoire, aides-soignant(e)s, préposé(e)s au nettoyage, personnel de bureau, etc.

Ces syndiqué(e)s sont représentés par l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP et Unifor. Ils ont dévoilé une grande pétition signée par plus de 4 000 membres du personnel hospitalier, soit la majorité des travailleuses et travailleurs de la santé des trois hôpitaux. La pétition réclame une prise de position ferme de la part directeur général de Unity Health Toronto, le Dr Tim Ruttledge, contre le projet de loi 60 des conservateurs, récemment adopté, qui vise à sous-traiter des chirurgies et des procédures de diagnostic à des cliniques privées.

Les rassemblements ont commencé au Providence Healthcare avant de se poursuivre au St. Joseph’s Health Centre, puis au St. Michael’s. Des travailleuses et travailleurs de première ligne, ainsi que des dirigeantes et dirigeants syndicaux provinciaux ont prononcé des discours enflammés, parlant des conséquences néfastes que le projet de loi 60 aura sur le système hospitalier public de l’Ontario. Travailleuses et travailleurs avertissent qu’en détournant des deniers publics du système de santé public, déjà sous-financé, vers des cliniques privées à but lucratif (où les opérations chirurgicales et les services de diagnostic coûtent beaucoup plus cher), on affaiblira davantage le système public en rendant les soins moins accessibles, en allongeant les temps d’attente et en aggravant les pénuries de personnel.

« Des milliers de travailleuses et de travailleurs hospitaliers de Toronto et d’autres régions de l’Ontario s’opposent à la privatisation : cela en dit long sur l’état de notre système de santé », dit Dave Verch, infirmier auxiliaire autorisé et premier vice-président du CSHO-SCFP. « Nos hôpitaux publics sont confrontés à une crise qui ne peut être résolue qu’en investissant pour améliorer les conditions de travail du personnel et, par le fait même, la qualité des soins prodigués. Le gouvernement doit écouter la première ligne au lieu de se laisser seriner par ses donateurs et les lobbyistes qui cherchent à profiter des fonds publics. »

Il s’agit du cinquième rassemblement de ce type organisé à travers la province par une coalition des cinq plus grands syndicats du secteur de la santé de l’Ontario (celle-ci inclut aussi le Syndicat des employé(e)s de la fonction publique de l’Ontario et le Service Employees International Union). Les syndicats ont tous lancé des campagnes dans les hôpitaux communautaires pour réclamer des investissements dans le système public, notamment pour améliorer la dotation en personnel, et une véritable stratégie de recrutement et de rétention, afin d’améliorer les soins, les temps d’attente et les arriérés chirurgicaux.

Citations

« Les membres et les dirigeantes et dirigeants de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario croient que les soins de santé devraient être équitables et accessibles à tout le monde, pas seulement aux gens qui en ont les moyens. Nous nous battons pour empêcher notre gouvernement provincial de remettre l’argent que lui versent les contribuables pour les soins de santé aux cliniques privées et dans les coffres d’entreprises, alors que notre système public en a tant besoin. Nous avons invité les PDG de nos hôpitaux à travailler avec nous à la maximisation des services dans notre système public financé par l’État; la balle est dans leur camp. Nous, travailleuses, travailleurs et syndicalistes, n’accepterons pas la privatisation de notre système de santé. Les têtes dirigeantes de nos hôpitaux devraient faire de même. »

Erin Ariss, infirmière autorisée et présidente provinciale de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO).

« Notre système de santé public dispose de spécialistes et d’une infrastructure incroyables pour prendre soin des Ontariens et des Ontariennes. Notre gouvernement choisit de le laisser s’effondrer, alors qu’il est assis sur des milliards de dollars de fonds publics non dépensés, au lieu d’investir cet argent dans le système public et d’offrir des salaires décents. La privatisation de services hospitaliers en cliniques à but lucratif ne profite qu’aux riches; elle draine le système public d’encore plus de financement au profit d’entreprises privées, en plus d’aggraver les temps d’attente et la qualité des soins. La vie des gens ne doit pas être source de profit ! Nous n’arrêterons pas de nous battre pour protéger le système de santé public ! »

JP Hornick, président du Syndicat des employées et employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO)

« La solution est simple : améliorer les salaires pour retenir davantage de personnel de première ligne. C’est comme ça qu’on réduit les temps d’attente et qu’on crée des emplois sûrs dans le secteur de la santé. L’argent de nos impôts devrait aller à la dotation en personnel en première ligne, et non dans les poches des riches donateurs de Doug Ford qui veulent définancer nos hôpitaux publics. »

Jackie Walker, présidente de la division des soins infirmiers du Service Employees International Union (SEIU)

« En canalisant les deniers publics vers des cliniques privées à but lucratif, le gouvernement fait passer les profits avant la santé des gens. Ça ne fera qu’exacerber les problèmes de notre système de santé, particulièrement les longs temps d’attente et les pénuries de personnel. Nous sommes déjà à bout de souffle; ce projet de privatisation ne fera qu’aggraver la situation. Les rassemblements d’aujourd’hui ont envoyé un message fort au PDG de Unity Health, le Dr Tim Ruttledge, et au gouvernement Ford, à savoir que nous ne resterons pas les bras croisés pendant qu’ils mettent à exécution leur programme de privatisation. Les travailleuses et travailleurs de la santé de Unity Health Toronto sont unis dans leur opposition au projet de loi 60 et à la sous-traitance de chirurgies et de procédures de diagnostic aux cliniques privées. Nos patientes et patients méritent des soins de qualité dans un système financé par l’État. Nous nous battrons pour empêcher le démantèlement de nos hôpitaux publics pièce par pièce. »

Kelle Janzen, directrice du secteur de la santé chez Unifor.