Les membres du SCFP travaillant à l’hôpital Joseph Brant ont manifesté aujourd’hui contre la suppression d’emplois qui présente des risques importants pour les soins aux patient(e)s et met au jour la politique gouvernementale de sous‑financement des hôpitaux. Au total, 10 postes de première ligne seront supprimés, soit sept postes d’entretien ménager, un poste d’assistant de salle d’opération et un poste d’ergothérapeute, tous essentiels aux soins des patient(e)s.
Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO‑SCFP), qui représente 50 000 membres dans la province, a déclaré que le syndicat perçoit une tendance inquiétante de réductions du personnel dans les hôpitaux de l’Ontario en raison du sous‑financement provincial. Il s’agit d’une situation choquante sachant que 2 000 personnes malades sont couchées sur des civières chaque jour dans les couloirs d’hôpitaux en attente d’un lit et que 250 000 personnes sont en attente d’une intervention chirurgicale en Ontario.
« Le gouvernement de Doug Ford réduit le budget des hôpitaux, a expliqué Michael Hurley. Le Parti conservateur devrait chercher à répondre à la demande en ajoutant de nouveaux lits pour réduire la médecine de couloir, diminuer les temps d’attente et améliorer les soins, mais il réduit plutôt le financement et le personnel. Les hôpitaux, comme l’hôpital Joseph Brant, doivent alors supprimer des postes de première ligne pour équilibrer le budget, et les gens doivent attendre pour être soignés ou n’ont pas accès aux soins. Le personnel hospitalier de première ligne refuse d’accepter cette situation pour ses patientes et patients. »
Dans un rapport de recherche produit par le CSHO‑SCFP, on estime que les hôpitaux de l’Ontario devraient augmenter leur personnel d’en moyenne 5 % par année pour répondre à la demande croissante.
Jacqui Curtis, infirmière auxiliaire autorisée et présidente du SCFP 1065, a affirmé que l’hôpital Joseph Brant avait un urgent besoin de plus de personnel puisque le moral au travail est en chute libre en raison des lourdes charges de travail.
« Le volume de gens à traiter augmente, mais pas le personnel, a‑t‑elle dit. La dégradation de nos conditions de travail entraîne une augmentation de la fatigue, de l’anxiété et de l’épuisement professionnel. »
Plus tôt cette année, un sondage commandé par le CSHO‑SCFP a révélé qu’un grand pourcentage des membres du syndicat travaillant dans le secteur hospitalier avaient des troubles de santé mentale liés directement à leurs mauvaises conditions de travail. En effet, 62 % ont indiqué vivre beaucoup de stress, et 44 % avoir du mal à dormir.
« Le personnel de première ligne est essentiel au fonctionnement d’un hôpital, mais il semble que le gouvernement nous en veut, a déclaré Jacqui Curtis. On penserait que le gouvernement voudrait investir dans l’amélioration de nos conditions de travail et nous fournir les ressources pour bien soigner les patientes et patients. Il réduit plutôt nos salaires avec la loi 124 et demande qu’on en fasse toujours plus avec moins. C’est la raison pour laquelle il y a une crise du personnel. Ces nouvelles réductions entraîneront le départ d’autres membres du personnel et forceront les patientes et patients à attendre encore et encore. »