Le chômage à Sudbury est endémique ; la région ne peut pas se permettre de perdre d’autres emplois. C’est ce qu’affirment les employés de buanderie de Sudbury Hospital Services récemment licenciés. À l’issue d’une brève rencontre, le weekend dernier, avec le député provincial de Sudbury, Glenn Thibeault, dans un café du centre-ville, ces travailleurs demandent à nouveau à celui-ci d’intervenir dans le dossier afin de maintenir leurs emplois dans la région. Ils présenteront cette demande à M. Thibeault en personne, le mercredi 2 novembre, à l’occasion d’une manifestation devant le bureau du député à Sudbury.
Récemment, l’hôpital Health Sciences North (HSN), propriétaire de Sudbury Hospital Services, a annoncé qu’il confierait dorénavant son contrat de buanderie à une entreprise de Hamilton. Cette décision entraînera le congédiement de 40 employés syndiqués et non syndiqués de Sudbury Hospital Services.
« D’une certaine manière, nous – ces 40 employés de buanderie – incarnons le visage du chômage à Sudbury, explique Gisele Dawson, qui aura travaillé 21 ans chez Sudbury Hospital Services. Peu importe tout ce que M. Thibeault dit pour prendre ses distances de son gouvernement, la volonté de ce dernier de consolider les services hospitaliers fait perdre des emplois à Sudbury. Nous ne sommes pas que des chiffres dans un rapport trimestriel sur le taux de chômage. Nous sommes des travailleurs en chair et en os. Nous avons des familles. Et nous nous retrouvons au chômage. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à qui cela arrive à Sudbury. Le 2 novembre, nous demanderons à M. Thibeault d’agir pour maintenir nos emplois dans la région au lieu de les envoyer par camion dans le sud de l’Ontario. »
Statistique Canada donne raison à Mme Dawson : Sudbury affiche l’un des taux de chômage les plus élevés au pays et elle détient le record ontarien en saison estivale. Selon des données récentes, le taux de chômage y est de 7,7 pour cent, contre un peu plus de 6 pour cent à Hamilton, là où s’en vont les emplois de buanderie d’hôpital.
« Notre député provincial devrait s’inquiéter du fait qu’il y a 15 personnes de plus au chômage par millier d’habitants à Sudbury qu’à Hamilton, soit 24 pour cent de plus, souligne Sharon Richer, citoyenne de Sudbury et secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO). Et pourtant, on tue nos emplois ici pour les déménager à Hamilton. Le responsable de ces pertes d’emplois, c’est le provincial qui sous-finance les hôpitaux et qui les pousse à fusionner leurs services. Les familles de la région souffrent. C’est pourquoi nous demandons à M. Thibeault de se saisir du dossier et de maintenir ces emplois chez nous. »
Le taux de chômage à Hamilton se maintient autour de 6 pour cent depuis 2013, tandis que celui du Grand-Sudbury a augmenté constamment de mars 2014 à mars 2016, même s’il diminuait dans le reste de la province.
« Ces mises à pied, gracieuseté du gouvernement ontarien, vont amplifier cette tendance », soutient le président du CSHO, Michael Hurley.
HSN assure qu’elle résilie son contrat avec Sudbury Hospital Services pour se plier aux directives que lui donne le gouvernement provincial par l’entremise des agences régionales de la santé, soit intégrer et consolider les services, ostensiblement par mesure d’économie.
« Nous comprenons que cela puisse être douloureux pour M. Thibeault d’entendre que le taux de chômage est plus élevé que la moyenne à Sudbury en partie à cause des politiques de son gouvernement, ajoute M. Hurley. En plus de licencier 40 employés, une entreprise locale en activité depuis 1970 (Sudbury Hospital Services) risque fort de ne pas se remettre de la perte du contrat de l’hôpital HSN. L’impact du sous-financement des hôpitaux sur l’emploi et l’entreprise dans sa communauté devrait suffire à dessiller les yeux de M. Thibeault. » M. Hurley participera à la manifestation du 2 novembre, au bureau de M. Thibeault à Sudbury.