Sur l’heure du dîner mardi, des centaines de personnes se sont rassemblées devant les bureaux du gouvernement pour soutenir les membres de la section locale 2073 du SCFP, les grévistes de la Société canadienne de l’ouïe (SCO). Les 227 travailleurs qui fournissent des services cruciaux aux personnes sourdes et malentendantes mènent une grève provinciale depuis le 6 mars.

« Nous sommes conscients que négocier implique de faire des efforts et des compromis, explique la présidente du SCFP 2073 Stacey Connor. Nous avons travaillé fort pour faire un bout de chemin sur les principales exigences de la SCO, mais celle-ci a choisi de consacrer son énergie à prolonger la grève au lieu de travailler avec nous à l’atteinte d’une résolution au conflit. C’est terriblement frustrant pour nos membres qui adorent leur travail et qui ne demandent qu’à recommencer à fournir des services vitaux à la communauté. La SCO réalise-t-elle les dommages à long terme qu’elle occasionne ? Espérons que l’État provincial, son principal bailleur de fonds, l’aidera à se réveiller. »

« Les ministères de la Santé et des Services sociaux et communautaires sont les principaux bailleurs de fonds de l’organisme, précise le président du SCFP‑Ontario, Fred Hahn. Il est grand temps qu’ils se penchent sur ce qui se trame à la SCO. Comme l’a rapporté la CBC, certains dirigeants ont vu leur salaire grimper de 75 pour cent, alors que le salaire du personnel de première ligne est gelé depuis quatre ans. Quatre ans ! Et ces cadres ont reçu ces hausses vertigineuses au même moment où la SCO fermait des bureaux régionaux. »

M. Hahn demande aux deux ministères de passer en revue les dépenses de la SCO. « Selon l’Agence canadienne du revenu, l’organisme a dépensé 840 000 $ en consultants uniquement dans l’exercice financier 2016. L’approche passive de l’État n’inspire pas confiance. Nous lui demandons de vérifier quelle part du financement qu’il verse est consacrée à la prestation de services de première ligne. »

Le président de l’Ontario Association for the Deaf (l’association des sourds de l’Ontario), George Postlethwait Jr, a pris la parole au cours de la manifestation. « La communauté des personnes sourdes et malentendantes est privée des services vitaux que fournissent ces travailleurs et elle en souffre, a-t-il déclaré. La SCO prétend fonctionner normalement pendant la grève. Nous savons que ce n’est pas vrai. Les membres de notre communauté n’ont plus accès aux services dont ils ont besoin. L’État n’a qu’à nous le demander, à nous, les consommateurs de ces services. On est loin du fonctionnement habituel. C’est pourquoi nous pressons le gouvernement de se pencher sur la manière dont la SCO dépense ses crédits provinciaux. »

La section locale 2073 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) représente 227 travailleurs des bureaux ontariens de la SCO. Les membres du SCFP 2073 travaillent à la SCO à titre de conseillers, enseignants en alphabétisation, audiologistes, orthophonistes, interprètes, formateurs d’interprètes, employés de bureau, coordonnateurs de programmes, adjoints aux programmes, et informaticiens. Cette main-d’œuvre est composée à 90 pour cent de femmes et à 40 pour cent de personnes sourdes.