Pour réussir à améliorer la qualité et la sécurité des soins prodigués aux 80 000 pensionnaires des établissements de soins de longue durée de l’Ontario, il faudra que les partis politiques provinciaux fassent preuve d’une « volonté politique non partisane » en adoptant un projet de loi qui fixera la norme de soins aux pensionnaires à quatre heures par jour. C’est ce qu’ont déclaré les représentants des familles de pensionnaires et du personnel de première ligne en conférence de presse, aujourd’hui, à North Bay.
Ceux-ci ont encouragé tous les partis à appuyer un projet de loi d’initiative privée déposé en octobre. Le projet de loi 33 imposera une norme de soins quotidiens. La loi permettrait aussi au gouvernement de hausser cette norme par règlement si les besoins des pensionnaires augmentent. La majorité des pensionnaires en soins de longue durée ont plus de 80 ans et souffrent de multiples maladies chroniques comme la démence. Près d’un pensionnaire sur sept présente un trouble cognitif.
« Je sais que si je pouvais consacrer même quelques minutes de plus par jour à mes pensionnaires, cela ferait une énorme différence pour eux, pour la qualité de leurs soins et leur sécurité, a dit Amanda Farrow-Giroux, une infirmière auxiliaire autorisée qui travaille dans la région de North Bay. Et cela ferait toute la différence pour le moral des employés qui travaillent d’arrache-pied pour tout faire dans le peu de temps qui leur est imparti. Les familles des pensionnaires ont besoin d’avoir l’esprit tranquille, de savoir qu’on prend bien soin de leurs proches. »
Les terribles histoires qu’on a entendues ce mois-ci en provenance de plusieurs établissements ontariens devraient « rappeler, au gouvernement comme aux partis d’opposition, l’urgence d’inscrire dans la loi une norme de soins quotidiens qui améliorera la qualité des soins et la sécurité des pensionnaires, a ajouté Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (SCFP-CSHO) et premier vice-président du SCFP-Ontario. Il serait inimaginable que les partis ne collaborent pas dans ce dossier, après les événements des dernières semaines. »
Selon Tom ,Carrothers président du comité de défense de Conseils de famille, « les familles constatent que les pensionnaires ont besoin de plus de soins au quotidien. Nous plaidons en faveur d’une norme de soins depuis plusieurs années. Le projet de loi 33 est essentiel pour assurer des soins adéquats à nos proches. »
La recherche universitaire démontre amplement que l’on doit rehausser le niveau de soins dans les maisons de soins infirmiers et que cela serait bénéfique aux pensionnaires qui souffrent de démence.
Selon les conclusions d’une recherche internationale d’origine canadienne, Promising Practices in Long-Term Care [« Les pratiques prometteuses en soins de longue durée »], l’amélioration de la qualité des soins passe par la promotion d’une relation de soin entre le pensionnaire et son soignant, chose qui nécessite personnel adéquat en nombre et en éventail de compétences. Selon la recherche, une bonne dotation en personnel permet aux employés de tisser des relations personnelles avec les pensionnaires, ce qui est bénéfique au moral de tout le monde.
Cette étude arrive à la conclusion qu’on pourrait fixer la dotation en soins directs à un minimum de 4,1 heures par pensionnaire par jour. Elle démontre aussi que les pays où la dotation est plus élevée rapportent une meilleure qualité des soins, un taux plus faible de violence entre pensionnaires, ainsi qu’un recours moins important aux médicaments.