Les syndicats ontariens de la santé écrivent au gouvernement fédéral pour dénoncer le plan de privatisation du gouvernement provincial. Voici leur lettre.


LETTRE OUVERTE RE : Le système de santé de l’Ontario est en péril

Monsieur le premier ministre,
Madame la vice-première ministre,

Nous, le SCFP, le SEIU Healthcare, le SEFPO, l’AIIO et Unifor, vous écrivons en tant que plus grands syndicats de la santé de l’Ontario au nom de 295 000 travailleuses et travailleurs préoccupés par le plan de privatisation du premier ministre Ford, puisque ce plan met en péril nos membres et les gens dont ils s’occupent.

Au cours des dernières années, le premier ministre Ford a mené plusieurs attaques destructrices contre nos membres. Premièrement, il a enfreint de manière anticonstitutionnelle leur droit à la négociation libre d’une convention collective. Deuxièmement, il a sous-financé le système de santé en réaffectant les transferts fédéraux destinés à soutenir les services publics pendant la pandémie.

Nous sommes maintenant alarmés par la menace que fait peser, sur le système de santé public de l’Ontario, le stratagème du gouvernement conservateur visant à soutenir les hôpitaux privés à but lucratif à l’américaine dans toute la province. Le financement des cliniques privées nuira davantage à la capacité des hôpitaux publics ontariens à fournir des soins de qualité et rendra encore plus difficile la rétention du personnel de première ligne. C’est un plan dangereux qui compromettra les niveaux de dotation sécuritaires et l’accès universel aux soins.

Dans une récente entrevue, le ministre de la Santé de l’Ontario a admis que les gens qui ont les moyens de payer auront accès à plus d’options. La définition même d’un système de santé à deux vitesses, c’est lorsque les riches obtiennent un accès privilégié à des services et à des produits que d’autres ne peuvent se permettre. Refuser l’accès aux personnes relève de la recherche de profits, comme en témoigne le profiteur hospitalier Shouldice, souvent cité mais mal compris et connu pour refuser les personnes souffrant de conditions complexes ou préexistantes.

De plus, nos inquiétudes se fondent sur des données probantes issues du secteur défaillant des soins de longue durée, où le sort de la clientèle est objectivement pire dans les chaînes d’établissements à but lucratif. Nous ne devrions pas doubler la mise sur un système qui détourne l’argent des contribuables vers des entreprises qui priorisent le versement de dividendes, malgré la souffrance des personnes âgées qu’elles prennent en charge.

Puisque votre cabinet se réunit cette semaine à Hamilton, nous vous invitons à considérer ce qui est à risque dans vos négociations concernant les transferts canadiens en matière de santé avec des premiers ministres comme le premier ministre Ford, dont le plan comprend l’expansion des chirurgies et des diagnostics privés, sans solution crédible à la crise des ressources humaines en santé. Au bout du compte, les Canadiennes et les Canadiens attendront plus longtemps et paieront plus cher dans un système de santé privatisé.