Récemment, la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) a fait l’objet d’un examen quinquennal obligatoire. Dans le cadre du processus, le SCFP a déposé un mémoire qui contenait des recommandations pour transformer la BIC en une véritable banque publique.
Le SCFP a réclamé au gouvernement fédéral d’apporter quatre grands changements à la BIC :
- réorienter son mandat de la recherche d’investissements privés vers l’accord de prêts à faible coût aux villes et aux communautés;
- la rendre plus transparente envers le public et diversifier la composition de son conseil d’administration;
- financer uniquement des projets durables pour s’attaquer aux changements climatiques;
- accélérer ses travaux en misant sur le financement à faible coût pour les municipalités et les communautés autochtones.
L’examen ne s’est penché sur aucune de ces recommandations. Il n’a pas non plus traité des objectifs qui n’ont pas été atteints. Rappelons qu’à sa création, la BIC devait attirer « jusqu’à cinq dollars d’investissements privés pour chaque dollar public ». En fait, elle n’a même pas réussi à respecter un ratio d’un pour un. Voilà qui confirme ce dont le SCFP est convaincu : les investisseurs privés investissent seulement dans des projets dont ils pourront tirer des profits.
Le SCFP est préoccupé par le fait que l’examen confirme l’orientation de la BIC vers des « projets générateurs de revenus ». Pourtant, les projets d’infrastructure, comme les ponts, les routes et les stations de traitement de l’eau potable et des eaux usées, génèrent rarement des revenus. Et ce ne devrait jamais être la finalité recherchée. Après tout, ce qu’une vraie banque d’infrastructure publique devrait faire, c’est financer des projets d’infrastructure sans s’attendre à faire des bénéfices.
Le SCFP continuera de surveiller la Banque de l’infrastructure du Canada. Et nous continuerons de lui demander de se concentrer sur l’essentiel : être une banque publique transparente, responsable, qui sert les intérêts de la population et qui améliore l’infrastructure de nos communautés.