Le plus grand syndicat canadien a promis de continuer à se battre contre la banque de privatisation de l’infrastructure du gouvernement libéral et à plaider en faveur d’une infrastructure entièrement publique. Le 22 juin, le Sénat a adopté le projet de loi de mise en œuvre du budget sans amendement, malgré les nombreux avertissements du SCFP, selon qui la Banque d’infrastructure du Canada entraînera une recrudescence de la privatisation et une hausse des coûts assumés par les Canadiens.
Justin Trudeau et son gouvernement ont fait fi des critiques qui sont venues de tous les côtés de l’échiquier politique. En outre, les Libéraux ont rompu deux promesses électorales en enfouissant la législation qui crée la banque d’infrastructure dans un projet de loi omnibus de 300 pages. Le SCFP, comme plusieurs autres intervenants, avait demandé à ce que le projet de banque soit étudié et discuté dans un projet de loi distinct, pour qu’on puisse lui accorder l’attention qu’il mérite.
Or, les Libéraux ne voulaient pas qu’on s’attarde sur les détails de leur projet… avec raison. Selon des documents obtenus grâce à une demande d’accès à l’information, des investisseurs privés, dont le géant mondial BlackRock Inc., ont joué un rôle majeur dans la conception de la banque. Leur influence est patente, puisque la banque place l’intérêt du privé au-dessus de tout le reste.
« Justin Trudeau n’a pas fait campagne en promettant aux Canadiens qu’ils paieraient plus cher pour l’eau potable, l’électricité et le transport, déclare le président national du SCFP, Mark Hancock. Pourtant, c’est ce qu’il vient de faire adopter à toute vitesse sous le couvert d’un projet de loi omnibus. Les investisseurs privés de la banque d’infrastructure s’attendent à obtenir un rendement élevé sur leurs investissements. Et ce sont les citoyens ordinaires qui vont en faire les frais. »
Le SCFP œuvrera avec ses membres au renforcement et à l’expansion des campagnes et des alliances locales contre la privatisation, à commencer par ses membres qui travaillent dans les municipalités.
« La banque ne présente aucun avantage financier, affirme le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury. On n’irait jamais signer un prêt hypothécaire à neuf pour cent quand on peut en avoir un à deux pour cent ! Le recours au privé risque de faire doubler le coût des projets d’infrastructure. Les municipalités vont payer plus cher pour construire moins d’installations. Les libéraux avaient promis du financement à bas taux pour nos villes et villages ; ils auraient dû s’en tenir à ça. »
Autre priorité : lever le voile sur le secret qui entoure la banque et ses projets. La structure de la banque et les restrictions sur l’accès à l’information vont cacher à la population des renseignements financiers essentiels. Pourtant, dans leur programme électoral, les Libéraux s’étaient engagés à présenter un gouvernement plus ouvert et plus transparent.
Pour en savoir plus, visitez le scfp.ca/pas-a-vendre.