Le rapport provisoire présenté aujourd’hui par le conseil consultatif national sur l’assurance-médicaments constitue une première étape, mais il ne correspond pas à ce que la population et les experts réclament : un régime d’assurance-médicaments universel.

Le conseil recommande de créer une agence nationale des médicaments. C’est un premier pas, mais nous sommes déçus par la décision du gouvernement d’ajouter simplement quelques éléments à la couverture disparate actuelle, au lieu de s’attaquer au cœur du problème.

Le SCFP craint que le gouvernement propose un régime d’assurance-médicaments qui ne couvrira que les Canadiens qui n’ont pas encore accès à une assurance, plutôt qu’un régime véritablement universel. Si c’est effectivement l’option qu’il choisit, le gouvernement subventionnera dans les faits les employeurs privés qui ont choisi de ne pas fournir de régime d’assurance-médicaments à leurs employés.

« Les Canadiens ont dit haut et fort qu’ils veulent un régime public universel. Malheureusement, il semble que le premier ministre a seulement écouté les dirigeants des compagnies d’assurance », a affirmé le président national du SCFP, Mark Hancock.

De plus, le gouvernement ne semble pas vouloir se prononcer sur l’élaboration d’une liste nationale de médicaments couverts ou sur la façon dont cette liste sera bonifiée au fil du temps, ce qui est inquiétant selon le SCFP.

L’assortiment hétéroclite actuel d’assurances privées et publiques est inefficace, coûteux et injuste. Le Canada est le seul pays développé au monde dont l’assurance-maladie universelle ne couvre pas les médicaments d’ordonnance. Notre pays se classe deuxième au monde, derrière les États-Unis, pour le coût des médicaments d’ordonnance par personne. Le Canada affiche aussi l’un des taux les plus élevés de personnes incapables de se payer les médicaments qui leur sont prescrits.

« Le SCFP soutient depuis longtemps que la seule vraie solution à la crise des médicaments d’ordonnance est la mise en place d’un régime public d’assurance-médicaments universel. Il y a d’ailleurs un fort consensus à cet effet parmi les fournisseurs de soins de santé, les économistes, les syndicats et les ONG », a conclu le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.