Un participant à une manifestation tenue au Brésil en mars 2022. Il tient une affiche syndicale indiquant que la privatisation d’Eletrobras entraînera une hausse des tarifs d’électricité et exhortant la population à s’opposer à cette vente pour le bien du pays.
Le SCFP demande à la plus grosse caisse de retraite publique du Canada d’abandonner son projet d’investir dans un programme de privatisation de l’électricité au Brésil.

L’Office d’investissement du régime de pensions du Canada s’apprête en effet à tirer profit de la vente controversée d’actions d’Eletrobras, le plus grand service public d’électricité du Brésil. Cette privatisation a été orchestrée par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro à l’approche des élections présidentielles d’octobre.

Des rapports indiquent que l’OIRPC a l’intention d’acquérir une participation importante dans cette entreprise d’utilité publique. Des alliés syndicaux du SCFP au Brésil luttent contre cette privatisation et remettent en question la légalité de cette vente précipitée.

Le gouvernement brésilien est propriétaire majoritaire d’Eletrobras, et le président Bolsonaro a fait de la privatisation de cette entreprise une priorité. Jair Bolsonaro est d’ailleurs favorable à la privatisation de nombreuses entreprises publiques, dont le service public des eaux CEDAE. Le SCFP a critiqué vivement la vente de CEDAE à l’encan en avril 2021, ainsi que l’implication de l’OIRPC dans cette vente.  

La vente d’Eletrobras va de l’avant à toute vitesse. L’OIRPC et d’autres investisseurs ont annoncé leur participation aux premières étapes de cette vente, en réponse à un appel aux investisseurs intéressés.

« Il est absolument inacceptable que notre régime de retraite public utilise l’argent de la retraite des travailleuses et des travailleurs pour profiter du besoin en électricité des gens. L’accès à l’électricité est un droit essentiel à la survie. Or, la privatisation la rendra plus coûteuse », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.

« Le SCFP s’oppose à ce que les caisses de retraite investissent dans la privatisation d’infrastructures qui devraient rester dans le giron public et qu’elles en tirent profit. Oui, nos caisses de retraite doivent générer des rendements décents, mais pas au détriment des gens d’autres pays. L’OIRPC doit donc se retirer de ce projet nuisible piloté par Jair Bolsonaro », a ajouté la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick.

La participation proposée de l’OIRPC à la vente d’Eletrobras constitue une proposition risquée qui lierait encore plus la caisse de retraite publique du Canada à l’avenir politique du président Bolsonaro. Il est très probable que ce dernier soit battu lors des élections présidentielles de l’automne par Lula da Silva, qui cherche à être réélu après avoir présidé le Brésil de 2002 à 2010. Lula a promis d’annuler la vente d’Eletrobras.

Photo : FNU/Federação Nacional dos Urbanitários