Hier, le maire de Toronto a présenté un faux choix à une salle pleine de banquiers et de chefs d’entreprise dans le but de limiter les retombées publiques de son plan de vente de Toronto Hydro, alors qu’il avait promis aux électeurs de ne pas se débarrasser de ce service public.

C’est l’analyse que fait le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « Le maire veut faire croire aux électeurs qu’il faut choisir entre vendre notre actif public le plus précieux ou augmenter les taxes foncières pour financer les mises à niveau que requiert le réseau électrique, dit-il. La vérité, c’est qu’il y a d’autres possibilités, comme l’ont souligné bon nombre de conseillers municipaux et de groupes communautaires. Il semble que le maire veut faire peur à la population afin que celle-ci adopte un projet de privatisation qui ne profitera qu’aux personnes présentes dans la salle. »

La vaste majorité des Torontois s’oppose à la privatisation de Toronto Hydro, une société municipale qui rapporte annuellement 60 millions de dollars à la Ville. Soulignons, pour relativiser les choses, qu’une augmentation des taxes foncières d’un point de pourcentage engendrerait des revenus de 25 millions de dollars. Ainsi, la perte des revenus de Toronto Hydro effacerait rapidement le gain que la Ville réaliserait sur la vente. La Ville en souffrirait pendant longtemps.

« En réalité, c’est le même discours que tenait notre première ministre avant qu’elle commence à vendre notre système électrique provincial, souligne M. Hahn, et le résultat, doit-on le rappeler, est désastreux. Les Torontois ne sont pas stupides : nous savons qu’on ne gagne rien à faire brûler les meubles pour chauffer la maison. »

À la suite du discours prononcé hier par le maire, la coalition Keep Hydro Public compte amplifier ses efforts pour protéger la population de Toronto contre une privatisation qui aura des effets dévastateurs à long terme.

« Ne vous laissez pas avoir par l’argument qu’on vendra seulement une partie des parts dans Toronto Hydro, poursuit M. Hahn. Une fois cette porte ouverte, il y aura toujours une pression pour en vendre plus, et les Torontois auront beaucoup plus de difficulté à stopper ce mouvement lorsqu’ils ne seront plus propriétaires de la société à 100 pour cent. J’espère que le maire ne faisait rien de plus que rêvasser à haute voix, qu’il verra clair et qu’il écoutera ses électeurs au lieu de se fier aux chefs d’entreprise à qui seule cette vente profitera. »

Le SCFP est le syndicat communautaire de l’Ontario. Ses quelque 260 000 membres fournissent les services publics de qualité que nous utilisons tous au quotidien. Les membres du SCFP-Ontario sont fiers d’œuvrer dans les services sociaux, la santé, le secteur scolaire, le secteur universitaire, le secteur municipal et le transport aérien.