Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301) déplore un blocage dans les relations de travail avec la Ville au sujet de la conciliation travail-famille. Au cours des dernières années, malgré les périodes d’état d’urgence liées à la pandémie, celle-ci a accordé une certaine flexibilité d’horaire à ses employés de la Division de la propreté du Service de la gestion et de la planification immobilière. Il pouvait s’agir, par exemple, de commencer un quart de travail 15 minutes plus tôt et de le terminer 15 minutes plus tôt.
Fait à souligner, cette politique de flexibilité répondait à une recommandation émise en janvier 2020 par l’enquêteur externe Bernard Dufour, alors qu’il relevait un climat de travail « difficile » à la Division.
Au fil des derniers mois, le syndicat des cols bleus et l’employeur ont eu de nombreux échanges afin d’officialiser cette pratique. Cependant, à l’automne 2021, la partie patronale s’est désistée de la démarche. Or, cette semaine, le syndicat a appris que la pierre d’achoppement est la volonté de la Ville de privatiser l’entretien de quatre immeubles du Service des incendies. En effet, toute lettre d’entente qui codifierait la flexibilité d’horaire mentionnerait explicitement des postes, et cette mention empêcherait la privatisation des services de propreté.
« Dans ce dossier, il y a un double manque de respect de la Ville à l’endroit de son personnel qui assure la propreté des immeubles. Premièrement, elle lui refuse une flexibilité minimale qui faciliterait la conciliation travail-famille alors que la pratique a fait ses preuves. Deuxièmement, la cause de son refus est sa volonté de retirer du travail aux cols bleus pour le confier au privé », d’expliquer Martin Forest, vice-président des relations de travail du SCFP 301.
« Toute cette histoire est bien malheureuse alors que depuis des années, la mairesse Plante et son administration martèlent sur toutes les tribunes l’importance qu’elles accordent à une meilleure conciliation travail-famille. Même un enquêteur externe a réitéré cette importance. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire et nous invitons nos vis-à-vis à retourner avec nous à la planche à dessin. La Ville a le devoir d’offrir des emplois de qualité à ses cols bleus, et ces derniers, en retour, sont fiers de donner à Montréal des services de la plus haute qualité à un coût raisonnable », de conclure Martin Forest.