La chute du prix du pétrole a permis à l’indice des prix à la consommation de se calmer, pour s’établir à 1 pour cent au cours des sept premiers mois de l’année. Les économistes s’attendent d’ailleurs à ce que le taux d’inflation moyen pour 2015 avoisine 1 pour cent, puis grimpe à 2 pour cent ou plus en 2016.
Or, tous n’ont pas la chance de bénéficier de cette baisse générale de l’inflation. Il suffit d’aller faire un tour à l’épicerie pour constater l’augmentation du prix des aliments. Le prix moyen du panier a bondi de 4,1 pour cent, soit plus de quatre fois le taux d’inflation. Depuis le début de l’année, il faut débourser 10 pour cent de plus pour s’acheter de la viande, et 6 pour cent de plus pour mettre la main sur des légumes frais. Ces hausses touchent plus durement les ménages à faible ou moyen revenu, qui consacrent une plus grosse part de leur budget à l’épicerie.
Par ailleurs, le consommateur canadien profite très peu de la chute du prix du pétrole parce que les pétrolières et les raffineries ont augmenté leurs marges de profit. Entre août 2014 et août 2015, le baril a perdu la moitié de sa valeur, alors que le prix à la pompe, lui, n’a baissé que de 14 pour cent. Même en excluant les taxes et en compensant la chute du dollar canadien, la baisse du prix à la pompe correspond à moins de la moitié de celle du prix du pétrole à l’échelle mondiale.