Les syndicats représentant les prestataires de soins de santé en Saskatchewan remettent en question la création de la Saskatchewan Health Care Recruitment Agency, ou « Agence de recrutement en santé de la Saskatchewan ».
« Ce n’est encore que de la poudre bureaucratique aux yeux », lance Bashir Jalloh, président du SCFP 5430. « Le gouvernement ressent la pression d’agir, mais au lieu de mettre en œuvre de véritables programmes, il a créé cette société d’État. La Régie de la santé de la Saskatchewan dispose déjà de ressources et d’un solide personnel, dont des équipes en planification de la main-d’œuvre et en ressources humaines, le tout financé et dirigé par le ministère de la Santé. Pourquoi a-t-on besoin d’une autre structure pour s’occuper du recrutement et de la rétention ? »
Cette entité a beau être « nouvelle », les personnes nommées à sa présidence et à sa vice-présidence sont Tracey Smith, sous-ministre au ministère de la Santé, et Andrew Will, PDG de la Régie de la santé. Nous ne sommes pas en présence d’indépendance par rapport aux entités qui devraient s’occuper du recrutement et de la rétention dans le secteur de la santé.
« Au cours des dernières années, nos syndicats ont constamment essayé de discuter de stratégies de recrutement et de maintien en poste, mais le gouvernement saskatchewanais ne nous écoute pas », raconte Tracey Sauer, présidente du SGEU. « L’ajout de places dans les programmes d’éducation, l’augmentation de la rémunération, le respect des vacances et de l’équilibre travail-famille : voilà de bons moyens de recruter et de garder du personnel. Une nouvelle agence sera inutile si on ne s’attaque pas aux vrais problèmes. »
De plus, cette nouvelle société d’État a pour mandat de faire son travail de recrutement et de rétention « en collaboration et en coordination avec les parties prenantes provinciales et locales, comme les fondations locales, les comités locaux de santé et les administrations municipales ». Il semble que les professionnelles et professionnels des soins de santé et leurs syndicats soient exclus de cette collaboration.
« Les professionnelles et professionnels de la santé savent comment résoudre cette crise », souligne Neil Colmin, vice-président du SEIU-Ouest. « Les syndicats des prestataires de soins de santé réclament des initiatives de recrutement et de rétention ; ils ont proposé des idées pour stabiliser la dotation. Le gouvernement refuse d’écouter. Il a rejeté chacune de nos suggestions au cours des huit dernières années. »
Les syndicats de prestataires de soins de santé réclament plus d’emplois permanents à temps plein, d’occasions de perfectionnement professionnel et d’agrément dans les communautés rurales, des initiatives de représentativité de la main-d’œuvre et le recours à des dispositions de convention collective, comme les rajustements salariaux au marché, pour attirer de la main-d’œuvre.