Après plus de deux ans de pandémie, le personnel hospitalier se sent démoralisé, épuisé et fatigué de se battre. Mais un nouveau sondage publié aujourd’hui montre que, même si la plupart des membres du personnel infirmier, paramédical, de bureau, d’entretien et de maintenance estiment que le gouvernement conservateur de Doug Ford leur a tourné le dos en diminuant leur salaire réel et en aggravant les pénuries de personnel, le soutien populaire à leur endroit, lui, est plus fort que jamais.
Ce sondage réalisé par Nanos Research en février 2022 (juste avant le deuxième anniversaire de l’arrivée de la pandémie de COVID-19 en Ontario) posait des questions sur la dotation en personnel et la main-d’œuvre en milieu hospitalier. Il avait été commandé par le SCFP qui représente, en Ontario, environ 50 000 travailleuses et travailleurs hospitaliers et 90 000 membres du personnel de la santé dans tous les milieux du système de santé.
La très grande majorité des personnes interrogées souhaitent que le provincial stabilise le personnel hospitalier. Les mesures proposées incluent l’ajout d’emplois à temps plein et l’augmentation des salaires pour retenir le personnel et attirer les quelque 50 000 recrues nécessaires, en raison de l’attrition à venir ces prochaines années, pour fournir des soins à une population croissante et vieillissante.
L’idée de supprimer le plafond salarial d’un pour cent imposé par le gouvernement (loi 124) reçoit un appui populaire remarquable. « Pour le personnel de la santé à prédominance féminine, cette loi est devenue le symbole du profond manque de respect du gouvernement à son égard », raconte Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP).
Les Ontariens et les Ontariennes savent que le personnel hospitalier a tout fait pour les aider à traverser la pire crise de santé publique depuis la poliomyélite, souvent au prix de grands sacrifices personnels, ajoute-t-il. « Les gens pensent qu’il est injuste que le personnel hospitalier subisse une réduction de dix pour cent du salaire réel en 2021 et 2022, alors que ces travailleuses et travailleurs ne peuvent pas négocier des soutiens en santé mentale et qu’ils n’ont toujours pas l’équipement de protection individuelle dont ils ont besoin pour travailler en toute sécurité. Le gouvernement Ford fait l’éloge de cette main-d’œuvre, mais il demeure campé, idéologiquement, sur la diminution du salaire réel. C’est un comportement passif-agressif, et c’est en grave désaccord avec l’opinion publique. »
Voici les faits saillants du sondage torontois auprès de plus de 1000 répondantes et répondants :
- 81 pour cent appuient fortement ou quelque peu l’élimination du plafond salarial d’un pour cent du gouvernement de l’Ontario pour permettre au personnel hospitalier d’obtenir une augmentation de salaire correspondant au moins à l’inflation.
- 82,2 pour cent sont fortement ou plutôt en faveur d’une augmentation de salaire supérieure à l’inflation pour l’ensemble du personnel hospitalier.
- Plus de 89,3 pour cent soutiennent fortement ou quelque peu un investissement dans des mesures visant à mieux protéger le personnel hospitalier contre la transmission de la COVID-19 en milieu de travail.
- 90,1 pour cent soutiennent fortement ou quelque peu une augmentation de la dotation en personnel hospitalier de première ligne (personnel infirmier, PSSP, commis de salle, personnel alimentaire et d’entretien).
- 86,6 pour cent appuient fortement ou quelque peu la conversion de postes hospitaliers à temps partiel en postes à temps plein.
- 89,5 pour cent sont très favorables ou plutôt favorables à l’amélioration de l’accès aux soutiens et aux programmes en santé mentale pour aider le personnel hospitalier à affronter les traumatismes de la pandémie.
- 60,5 pour cent s’opposent fortement ou quelque peu à l’embauche de personnel infirmier d’une agence/entreprise privée en les payant le double de ce que le personnel sur la liste de paie du gouvernement est payé pour exactement le même travail.
Nanos a effectué un sondage électronique représentatif non probabiliste auprès de 2 553 Ontariennes et Ontariens âgés de dix-huit ans ou plus, choisis dans un panel, entre le 4 et le 8 février 2022. Les résultats ont été vérifiés statistiquement et pondérés selon l’âge et le sexe à l’aide des dernières informations du recensement. L’échantillon est stratifié géographiquement pour être représentatif de la population ontarienne.