Depuis toujours, les membres du SCFP revendiquent haut et fort l’adoption de lois qui permettront de mieux protéger tous les travailleurs canadiens. Nous nous battons présentement pour éviter les reculs en Ontario et nous nous félicitons des progrès réalisés en Alberta et en Colombie-Britannique.
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annulé une hausse du salaire minimum et abrogé une loi qui protège les travailleurs les plus vulnérables et les plus précaires. Avec ses alliés communautaires, le SCFP-Ontario dénonce le programme anti-travailleurs et antisyndicals des conservateurs et se mobilise pour faire reculer le gouvernement. Les changements proposés affecteront tous les travailleurs et leurs familles. Les travailleurs non syndiqués seront encore plus touchés.
Notre combat pour protéger ces acquis se mène dans la rue et à la table de négociations. Les sections locales du SCFP peuvent faire de la protection des acquis des membres une priorité de négociation, et ce, même si un gouvernement hostile envisage de les annuler.
La loi 47 (Loi pour un Ontario ouvert aux affaires) affaiblit considérablement le filet de protection dont les travailleurs ontariens bénéficient. Tout un contraste par rapport aux changements récents mis en place ailleurs par des gouvernements qui respectent les travailleurs.
Salaire minimum
- Au lieu d’augmenter à 15 dollars l’heure, le salaire minimum demeure à 14 dollars, à 13,15 dollars pour les étudiants et à 12,20 dollars pour les serveurs dans les débits de boissons, et ce, jusqu’au premier octobre 2020.
- Le salaire minimum de l’Alberta est passé à 15 dollars l’heure le premier octobre 2018, et ce, pour tous les travailleurs.
- La Colombie-Britannique a accepté les recommandations de la Commission sur les salaires justes et le salaire minimum augmentera graduellement pour atteindre 15,20 dollars l’heure en juin 2021.
Accréditation des syndicats
- La loi 47 complique la syndicalisation des travailleurs. Elle élimine l’accréditation par signature de cartes de membre dans les secteurs des soins à domicile et des services communautaires, les agences de placement temporaire et les services en établissement (ce qui comprend les services d’alimentation, de nettoyage et de sécurité). Pour la plupart des travailleurs, le processus d’accréditation en deux étapes (40 % des employés doivent signer une carte avant la tenue d’un vote) est réstauré. Les conservateurs privent également les travailleurs des soins à domicile et des autres services communautaires de leur droit à la continuité du contrat de travail, les forçant ainsi à soumettre à nouveau leur candidature pour leur propre emploi si le contrat de l’entrepreneur pour qui ils travaillent change de main.
- En Alberta, l’accréditation par signature de cartes est automatique lorsque plus de 65 % des travailleurs de l’unité de négociation proposée signent une carte de membre du syndicat.
- Le gouvernement de la Colombie-Britannique s’affaire à éliminer les lois régressives adoptées par les libéraux qui autorisent la privatisation massive et la mise à pied de milliers de travailleurs de la santé. Ces changements mettront un terme aux transferts de contrats, tout en garantissant la continuité du contrat de travail. Ainsi, les travailleurs de la santé, y compris nos membres du Syndicat des employés d’hôpitaux, ne perdront plus leur syndicat et leur sécurité d’emploi.
Congés de maladie et congés familiaux
- La loi 47 supprime 10 jours de congé pour urgence personnelle, dont deux étaient payés. Les travailleurs ontariens n’ont maintenant droit qu’à des congés sans solde : trois jours de congé de maladie, deux jours de congé pour deuil et trois jours de congé familial.
- Récemment, les travailleurs de l’Alberta ont obtenu cinq jours de congé sans solde pour leur permettre de répondre à leurs responsabilités personnelles ou familiales et trois jours de congé pour deuil.
Au moins, les conservateurs ontariens n’ont pas touché au nouveau congé pour violence familiale de 10 jours, dont les cinq premiers sont payés. À ce chapitre, l’Alberta a instauré 10 jours de congé sans solde.