Lundi après-midi, des membres du personnel de première ligne de l’hôpital général St. Mary’s ont remis une pétition à la direction. Celle-ci appelle le président de l’hôpital à prendre position contre l’intention du gouvernement provincial de privatiser des services hospitaliers.
Ce geste s’inscrivait dans une manifestation d’une centaine de travailleuses et travailleurs de la santé organisée par une coalition de cinq syndicats de la santé en réponse au projet de loi 60, récemment adopté. Ce dernier détourne de l’argent des hôpitaux publics vers des cliniques privées à but lucratif qui, désormais, effectueront des interventions chirurgicales et d’autres procédures.
La pétition a été signée par plus de 700 membres du personnel, dont des infirmiers et des infirmières, des préposé(e)s aux services de soutien à la personne, des préposé(e)s au nettoyage, des technologues de laboratoire et des employé(e)s de bureau. Les signataires représentent la majorité de la main-d’œuvre syndiquée de cet hôpital de Kitchener, représentée par l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO), Unifor et le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO).
Ces gens demandent à la direction du St. Mary’s de se joindre à leur appel à des investissements dans la dotation en personnel et à une stratégie de recrutement et de rétention significative, afin d’améliorer les soins et de réduire les listes d’attente qui servent de prétexte à Doug Ford pour justifier la privatisation.
Depuis que l’on est au courant des efforts du gouvernement provincial pour privatiser les services hospitaliers et laisser s’implanter des cliniques privées dirigées par des investisseurs, des membres de l’AIIO, du SEIU Healthcare, du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), d’Unifor et du SEFPO ont lancé des campagnes dans les hôpitaux publics. Il s’agit du troisième d’une série de rassemblements de ce type organisés dans toute la province.
Le personnel de l’hôpital affirme que ce plan des conservateurs ontariens dévastera les services de la plupart des hôpitaux publics ontariens, y compris celui de Kitchener, et menacera le système de santé public.
Citations
« Le gouvernement Ford reste assis sur un excédent de 22 milliards de dollars au lieu d’investir dans nos hôpitaux publics, en sous-effectif critique, et de payer des salaires équitables aux travailleurs et aux travailleuses. La crise des soins de santé en Ontario a été fabriquée pour détourner des fonds publics vers des cliniques privées à but lucratif… et les poches de leurs actionnaires. Mais les travailleuses et travailleurs de la santé de l’hôpital St. Mary’s et de partout en Ontario se mobilisent pour dire que “la vie de nos patientes et de nos patients n’est pas à but lucratif !” Parce que quand on se mobilise, quand on se bat ensemble, on gagne ! » - JP Hornick, président du SEFPO
« En tant qu’infirmière autorisée ayant de nombreuses années d’expérience au service des urgences de cet hôpital, je ne connais que trop bien l’impact que toute nouvelle érosion de notre système hospitalier public sans but lucratif aura sur les patientes et les patients. L’AIIO rejette sans réserve le plan de Doug Ford pour permettre au privé de profiter des besoins médicaux de la population. Pour améliorer les soins et réduire les temps d’attente, l’Hôpital général St. Mary’s doit investir dans la rétention et le recrutement du personnel. » – Erin Ariss, IA, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario.
« Partout en Ontario, les gens s’unissent dans la lutte contre le programme de privatisation des soins de santé de Doug Ford, non seulement pour le personnel de la santé, mais pour l’âme même de notre système de santé. Notre message est clair : les soins de santé publics de l’Ontario ne sont pas à vendre. » - Naureen Rizvi, directrice régionale pour l’Ontario chez Unifor
« Les profits des riches donateurs de Doug Ford ne valent pas la peine de risquer l’universalité du système de santé. Les temps d’attente vont s’allonger parce que les cliniques dirigées par des investisseurs vont détourner une partie du personnel de première ligne des hôpitaux publics. Les pénuries de personnel vont s’aggraver si l’on confie la prestation de soins de santé au genre de grandes entreprises qui ont coupé dans les soins et qui ont ravagé le secteur des soins de longue durée. Et il y aura moins de services pour les gens qui n’ont pas les moyens d’aller au privé. Dans l’ensemble, le plan de privatisation de Ford est un désastre pour le système de santé ontarien. » – Tyler Downey, secrétaire-trésorier du SEIU Healthcare.
« Les travailleuses et travailleurs hospitaliers de tout l’Ontario envoient un message fort aux directions d’hôpitaux et au gouvernement : nous n’accepterons pas la privatisation des services hospitaliers. Nous continuerons à nous battre pour améliorer notre système de santé public, en solidarité les uns avec les autres et avec nos communautés. Les fonds publics devraient servir au système public, et non à enrichir des sociétés privées et leurs actionnaires. » – Sharon Richer, secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP).