Le SCFP condamne fermement la tentative du gouvernement de la Saskatchewan de contraindre le personnel de l’éducation à signaler les enfants trans.
La semaine dernière, le ministre de l’Éducation de la Saskatchewan, Dustin Duncan, s’est rangé du côté de la vague de haine anti-2ELGBTQI+ qui déferle à la grandeur du pays en annonçant que l’école devra aviser les parents d’un(e) enfant qui utilise un nouveau nom ou un nouveau pronom. Cette mesure exposera des jeunes marginalisé(e)s à des risques de violence et d’exclusion à la maison. De plus, la politique ouvre la voie à d’éventuelles mesures disciplinaires ou conséquences négatives pour les travailleuses et travailleurs de l’éducation qui refusent de participer à cette divulgation contre le gré de l’enfant.
Le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan permet aussi aux parents de dispenser leurs enfants des cours d’éducation sexuelle, privant ainsi les jeunes d’informations importantes pour leur santé. Il fut un temps où on pouvait au moins être soi-même à l’école si c’était dangereux de l’être à la maison. Ce n’est plus le cas.
Le gouvernement saskatchewanais emboîte le pas au Nouveau-Brunswick qui s’est doté d’une politique similaire plus tôt cette année. Celle-ci interdit aux jeunes de moins de seize ans d’utiliser un autre nom ou pronom à l’école sans la permission des parents. Le défenseur des enfants et des jeunes de la province, après analyse, a conclu que cette politique enfreint la Loi sur les droits de la personne et la Loi sur l’éducation du Nouveau-Brunswick, ainsi que les droits des enfants garantis par la Charte. Il a également constaté que cette politique viole le droit des jeunes à la vie privée, à l’équité et à l’accommodement.
Ces deux initiatives s’inscrivent dans un courant de désinformation à propos des personnes trans, particulièrement des jeunes. Ces derniers mois, le Canada connaît une montée alarmante de la haine envers les personnes 2ELGBTQI+. Partout au pays, on cible les personnes queer et trans. À l’école, à la bibliothèque et dans les services sociaux, les travailleuses et travailleurs de première ligne sont victimes de harcèlement et de violence simplement parce qu’ils et elles travaillent dans un endroit qui accueille un événement queer ou qui démontre son soutien aux personnes trans.
Le plus grand syndicat du Canada ne restera pas les bras croisés pendant que les gouvernements et les employeurs imposent des politiques néfastes aux élèves 2ELGBTQI+ et aux travailleuses et aux travailleurs.