L’annonce du budget de jeudi n’est rien de plus qu’un stratagème électoral cynique dont les Ontariens ne sont pas dupes, a déclaré le SCFP-Ontario.
« L’Ontario dépense moins pour les services publics par personne que n’importe quelle autre province et cela se voit dans l’épuisement des travailleurs de première ligne, les salaires plafonnés, les écoles, les hôpitaux et les garderies qui ont désespérément besoin de ressources », de dire Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Après plus de deux ans d’une crise sans précédent qui n’a fait qu’exposer et aggraver un système déjà saigné à blanc, nous attendons depuis longtemps des investissements réels et importants. Au lieu de cela, les conservateurs de Doug Ford présentent un budget qui ne sera même pas adopté d’ici le jour du scrutin. Autrement dit, ce n’est guère plus qu’un stratagème électoral. C’est ce dont à quoi nous avons droit depuis trop longtemps, à savoir un service de pure forme et une posture intéressée au lieu d’un renforcement des services publics ».
Compte tenu du moment où le budget a été présenté, soit quelques jours avant la période électorale, il ne sera probablement pas adopté en tant que loi, ce qui en amène plusieurs à dire qu’il s’agit d’une plate-forme électorale des conservateurs et non d’un budget traditionnel.
Le SCFP-Ontario, qui représente 280 000 travailleurs du secteur public dans la province, craint que ce budget ne soit une autre occasion manquée d’investir dans les services publics, de faire payer aux riches leur juste part, de renforcer les droits des travailleurs, d’augmenter les salaires, de s’attaquer au coût de la vie et de lutter contre les inégalités et la crise climatique.
« Pour bâtir l’Ontario que nous méritons, il faut de vrais investissements. Mais, jusqu’à présent cette province n’a pas réussi à relever le défi », a déclaré Angella MacEwen, économiste du SCFP et coauteure de Share the Wealth! How we can tax Canada’s super-rich and create a better country for everyone. « Chaque année, étonnamment, l’Ontario dépense 2 000 $ de moins par personne pour les services publics que le reste du pays. Selon certaines estimations, la province est sur le point de réduire encore plus ses dépenses. Quelles que soient les augmentations apparentes dont les conservateurs de Doug Ford ont vanté les mérites, elles sont largement absorbées par l’inflation, la croissance de la population et les changements démographiques ».
« Nous aurions dû traiter les deux dernières années comme s’il s’agissait d’une prise en compte », a déclaré M. Hahn. « Elles nous ont dit, plus clairement que tout ce que nous avons traversé, que les services publics sauvent des vies, qu’il y a des conséquences réelles et même mortelles à priver nos services publics des ressources dont ils ont besoin. Mais, les conservateurs de Doug Ford ont refusé de tirer les leçons de cette crise. Le 2 juin, nous devons élire un gouvernement qui l’a fait ».