TORONTO, ONT. — Tout en se servant d’idées populistes, comme la vente de vin dans les épiceries, les Libéraux ontariens ont procédé à « de graves compressions budgétaires dans les soins aux patients et aux pensionnaires, affirme le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), Michael Hurley. Le financement de la santé ne suit pas la courbe du vieillissement de la population, de l’inflation et de la croissance démographique. »

Alors que la réduction des soins aux patients et aux pensionnaires s’aggravait, le gouvernement ontarien abaissait l’impôt des sociétés au niveau le plus bas de toutes les provinces et de tous les états nord-américains. « Il est incompréhensible, poursuit M. Hurley, que les Libéraux coupent dans les soins infirmiers et ferment des lits d’hôpitaux tout en maintenant le taux d’imposition des sociétés inférieur à celui de l’Alabama ou de l’Arkansas. L’Ontario a besoin d’accroître ses revenus en rehaussant l’impôt des sociétés afin de pouvoir réinvestir dans le personnel soignant et les soins de santé. »

En Ontario, le financement de la santé est en baisse, autant comme pourcentage des dépenses gouvernementales que comme part de l’économie. L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) évalue que l’enveloppe globale que consacre le gouvernement ontarien à la santé augmentera d’à peine 352 millions de dollars cette année, soit environ 0,7 pour cent. Le financement du système de santé accuse beaucoup de retard sur la croissance démographique, le vieillissement de la population, l’inflation et l’utilisation accrue du réseau de la santé.

En 2015-2016, l’enveloppe provinciale consacrée aux hôpitaux correspondait à 1 395,73 $ par personne, alors qu’elle est de 1 749,69 $ dans le reste du Canada – une différence de 25,4 pour cent, souligne M. Hurley.

Le 25 février, l’Ontario publiera son budget 2016. « Il faut que le gouvernement libéral mette fin à la réduction des soins aux patients, plaide M. Hurley. La dotation en personnel doit revenir, au moins, à la moyenne nationale. Et l’enveloppe des hôpitaux doit augmenter de cinq pour cent pour arriver un jour à combler le manque à gagner de 25,4 pour cent par rapport à ce qu’y consacre le reste du pays. »

À cause du sous-financement des hôpitaux, les patients ontariens reçoivent 6,1 heures de soins infirmiers de moins que ceux des autres provinces.

En ce moment, l’Ontario affiche le taux le plus faible, au Canada, de dotation en infirmières auxiliaires. Les hôpitaux ontariens en emploient 1,11 par tranche de 1 000 habitants, alors que ce taux est de 1,74 dans le reste du pays. Autrement dit, on trouve 57 pour cent plus d’infirmières auxiliaires (par habitant) dans les hôpitaux des autres provinces.

« Étant donné que la population s’accroît et vieillit, les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée manquent cruellement de personnel, insiste M. Hurley. Nous croyons que ce manque de personnel est à l’origine de la recrudescence des agressions contre le personnel de la part de patients et de pensionnaires. Ce qui rend le problème de violence si criant, c’est que des gens sont obligés de travailler en solo auprès de patients et de pensionnaires exaspérés par la durée de l’attente, la qualité des soins ou même l’absence de soins, ou auprès de gens qui souffrent de maladie mentale ou de démence. Nous réclamons d’ailleurs une loi qui criminalisera sérieusement les agressions contre les employés du réseau de la santé. »

Le CSHO est la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) en Ontario. Il représente plus de 30 000 employés des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée. En tout, le SCFP représente près de 75 000 travailleurs de la santé en Ontario.

Pour en savoir plus, contactez :

Michael Hurley                                     
Président du CSHO-SCFP                             
 416-884-0770

Stella Yeadon                             
Service des communications du SCFP                    
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