Mark Janson | Service de recherche du SCFP

On connaît bien la crise de la sécurité de la retraite qui attend les baby-boomers, mais, enfoui dans les études sur ce sujet, on trouve un message plus troublant : si les baby-boomers d’aujourd’hui ont de la difficulté avec leur revenu de retraite, ce sera pire pour les générations suivantes.

Heureusement, il est possible d’éviter ce scénario si nous réalisons quelques changements dès maintenant. Voici trois points que peuvent réclamer les jeunes pour assurer leur avenir à la retraite.

1. Annuler les compressions à la Sécurité de la vieillesse

En 2012, Harper a décidé unilatéralement de faire passer l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans. Cela privera les jeunes d’aujour­d’hui de plus de 13 000 dollars (en dollars actuels). Harper n’a pas fait campagne pour ce changement que les spécialistes jugent inutile. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui et les plus vulnérables de demain qui feront les frais de ces compressions. Le NPD a promis d’annuler celles-ci s’il est élu.

2. Bonifier le Régime de pensions du Canada

Le RPC est avantageux sous bien des aspects : il est obligatoire que l’employeur verse la même cotisation que l’employé, presque tous les travailleurs y participent et ses prestations sont garanties et indexées au coût de la vie. La seule faiblesse du RPC, c’est qu’il n’est pas assez généreux. En ce moment, il donne aux nouveaux retraités un peu plus de 600 dollars par mois. Le mouvement syndical propose de doubler ses prestations en haussant les cotisations modestement et graduellement. La population, les provinces, les intervenants et les spécialistes des retraites sont tous d’accord qu’il faut bonifier le RPC, mais Harper refuse. Le NPD s’engage à bonifier le Régime de pensions du Canada s’il est porté au pouvoir.

3. Défendre les régimes de retraite au travail équitables

Partout au pays, les employeurs s’en prennent aux bons régimes de retraite au travail. Résultat, certains régimes se transforment en régimes « à deux vitesses » où seuls les employés actuels conservent un bon régime, les nouveaux employés (des jeunes, pour la plupart) bénéficiant d’un régime beaucoup moins avantageux. De surcroît, les employés à temps partiel (surtout des jeunes, encore une fois) sont exclus du régime. Les jeunes peuvent aider leur section locale à défendre leur régime contre les demandes de concession, tout en réclamant un accès élargi au régime, en plus de combattre les clauses à disparité de traitement.

La classe moyenne a besoin d’un revenu de retraite décent et sûr. Au Canada, de puissantes forces idéolo­giques cherchent à nous convaincre que cette exigence coûte trop cher et qu’elle n’est pas viable pour les générations futures. C’est pourquoi les jeunes doivent s’unir et exiger la sécurité de la retraite que nous méritons tous.