Dans le cadre du Mois des bibliothèques au Canada, le SCFP présente les récits de membres du Comité national sur les bibliothèques afin d’illustrer les différentes façons dont les employé(e)s de bibliothèque contribuent au renforcement de la littératie dans leurs communautés.
Kristin Welbourn, SCFP 5047
Je suis bibliothécaire à l’école secondaire Bay View, à Upper Tantallon, en Nouvelle-Écosse. Auparavant, je travaillais à l’école secondaire Millwood à Middle Sackville, où étudient 800 élèves. En 2018, un bilan des examens provinciaux de la 10e année a révélé que les résultats en écriture étaient en baisse depuis les trois dernières années. Puisqu’une partie de mes tâches consiste à organiser des activités pour encourager toutes les formes de littératie chez les élèves, je me suis demandé : comment faire ma part?
Mon travail était jusqu’alors surtout axé sur le renforcement des compétences en lecture. J’ai donc eu à me questionner sur la façon d’adapter ma démarche pour aider les élèves à s’améliorer en écriture. Après un temps de réflexion, j’ai eu l’idée de mettre sur pied le Centre de rédaction de l’école secondaire Millwood.
J’ai cherché d’autres centres dont je pourrais m’inspirer dans les écoles secondaires, mais je n’en ai trouvé aucun au Canada. J’ai donc contacté le centre de rédaction de l’Université Saint Mary’s (SMU) pour recevoir du soutien et des conseils. Puis, j’ai collaboré avec le bureau d’orientation et les enseignant(e)s d’anglais de notre école afin de recruter des élèves qui aimeraient contribuer au programme comme tutrices et tuteurs. Le personnel du centre de rédaction du SMU s’est proposé pour leur donner trois séances de formation et des ressources.
À l’ouverture du centre de rédaction, en novembre 2018, j’étais déçue de constater qu’aucun élève ne s’y était présenté. Sans baisser les bras, l’équipe de tutorat et moi-même avons lancé une campagne pour intégrer le centre de rédaction à la culture de l’école : création d’affiches, diffusion d’annonces quotidiennes et avis aux parents dans l’infolettre mensuelle. Puis nous nous sommes dit : si les élèves ne viennent pas au tutorat, le tutorat ira aux élèves. L’équipe de tutorat s’est donc rendue en classe pour aider les élèves à faire leurs devoirs, à trouver des idées de sujet, à rédiger des ébauches, à effectuer des recherches, à utiliser des citations, et à améliorer leur orthographe et leur grammaire.
Le tutorat permet d’accorder une attention individuelle à un plus grand nombre d’élèves en classe, ce qui aide le personnel enseignant à mieux cibler les élèves qui ont besoin d’aide. Après un départ décevant, le nombre de périodes de tutorat réservées par les élèves et le personnel enseignant a rapidement augmenté, et les préjugés à l’égard du centre de rédaction se sont estompés.
Même si nous ne pouvons pas encore mesurer l’incidence du centre de rédaction sur les résultats des examens provinciaux, le programme connaît un énorme succès et sert de tribune à la communauté de l’école secondaire pour engager des discussions approfondies sur le lien entre l’écriture et le renforcement de l’estime. Notre centre de rédaction n’est plus considéré comme une bizarrerie et fait maintenant partie intégrante de la culture de notre école. En raison de la réussite du projet à mon ancienne école, j’ai mis sur pied un nouveau centre d’aide à la rédaction à Bay View où je travaille maintenant. Je suis fière d’avoir créé ce service pour les élèves et de prendre part à la promotion de la littératie ainsi qu’à la réussite scolaire.