Plus de 250 travailleurs du secteur des soins de santé du SCFP de partout au Canada se sont réunis à Winnipeg pour discuter des problèmes urgents qui affectent leur secteur et élaborer des stratégies pour y faire face.

Tous les types d’emploi du secteur étaient représentés : le personnel administratif et de soutien, les travailleurs offrant les soins aux patients dans les hôpitaux, dans les maisons de soins, dans les centres de santé publique, dans les établissements communautaires et à domicile.

Les participants du secteur des soins de santé avaient beaucoup de pain sur la planche. Ils ont discuté de la violence au travail, un phénomène exacerbé par la charge de travail élevée et l’insuffisance de personnel auxquelles nos membres sont confrontés au quotidien. Les participants ont partagé leurs stratégies pour lutter contre la violence, comme la négociation de nouvelles dispositions dans les conventions collectives et la documentation de tous les cas d’abus et de harcèlement.

Plusieurs participants ont souligné que les niveaux de soins offerts aux patients étaient inadéquats en raison de la dotation en personnel déficiente. L’adoption de lois provinciales qui imposeraient des niveaux de soins est une des solutions qui ont été discutées.

En bout de ligne, la charge de travail et la dotation en personnel dépendent cependant du financement disponible. Malheureusement, les gouvernements provinciaux ont réduit leur financement en santé et, bien que le fédéral ait augmenté ses transferts aux provinces en vertu de l’Accord sur la santé, les fonds supplémentaires n’ont pas été investis en santé. Par conséquent, la conclusion d’un nouvel Accord sur la santé prévoyant une indexation du financement fédéral de 6 pour cent par année et une obligation d’injecter les fonds fédéraux en santé, continue d’être une priorité pour le SCFP. Notre syndicat poursuivra d’ailleurs sa campagne à ce sujet.

D’autres questions sont d’actualité dans le secteur des soins de santé : la contestation judiciaire de la clinique de chirurgie Cambie et du Docteur Brian Day en Colombie-Britannique qui s’attaque à la nature publique de notre système de santé, les établissements de santé en partenariat public-privé (PPP) et l’augmentation constante du nombre de lits dans les établissements de soins de longue durée privés par rapport au nombre total de lits disponibles. Dans de nombreuses provinces, la privatisation et la sous-traitance des services, notamment les services de soutien, réduisent la qualité des soins de santé et font augmenter les coûts.

Les participants ont eu droit à des exposés sur les campagnes réussies de mobilisation des membres menées en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador pour réclamer de meilleurs niveaux de soins et lutter contre les PPP et la privatisation dans le secteur.

Le SCFP travaille de concert avec la Coalition canadienne de la santé et la Coalition de la santé de la Colombie-Britannique pour s’opposer à la contestation judiciaire initiée par la clinique de chirurgie Cambie, avec Bloodwatch afin de lutter contre la rémunération des donneurs de plasma, et avec de nombreux défenseurs du système public de santé afin d’exercer des pressions sur le gouvernement fédéral pour qu’il assure un financement suffisant et stable aux provinces dans le cadre du nouvel Accord sur la santé que les libéraux ont promis en campagne électorale.

À l’issue de la rencontre de trois jours, les participants se sont engagés à continuer à réclamer un financement et un niveau de dotation en personnel adéquats et des lieux de travail sécuritaires. Ils ont convenu que le SCFP doit poursuivre ses efforts pour recruter tous les travailleurs du secteur des soins de santé, dans toutes les professions et dans les établissements publics comme privés. En étant syndiqués, tous ces travailleurs seront protégés par une convention collective. Ils recevront des salaires et des avantages sociaux justes et ne risqueront plus de se retrouver avec des piètres conditions de travail comme celles en vigueur dans les établissements privés à but lucratif.

Jusqu’à ce que nous atteignions cet objectif, les Canadiens n’auront pas droit aux soins de santé publics de grande qualité dont ils ont besoin, et les travailleurs du secteur des soins de santé n’obtiendront jamais le niveau de dotation en personnel adéquat et les lieux de travail sécuritaires qu’ils méritent et qui contribuent à la qualité des soins offerts.