Sarah Jordison | Service des communications du SCFP
En Ontario, grâce aux efforts des membres du SCFP, les personnes âgées qui vivent en établissement des soins de longue durée auront bientôt droit à un minimum de quatre heures de soins personnels par jour.
Le projet de loi 33 qui vise à instaurer une norme minimale de soins dans ces établissements a franchi l’étape de la deuxième lecture avec l’appui de tous les partis. Le projet de loi d’initiative privée a été présenté par le NPD.
« Actuellement, nous disposons de cinq à dix minutes pour aider chaque résident avec sa routine du matin: se réveiller, se laver, s’habiller et aller aux toilettes. Imaginez si vous n’aviez que dix minutes pour faire tout ça à 82 ans et que vous aviez en plus de la difficulté à vous déplacer. Nous imposons l’incontinence à certaines personnes âgées, parce que nous ne pouvons pas répondre à leurs appels. Nos pensionnaires méritent mieux que cela. Nous nous attendions à mieux de la part du gouvernement actuel », a expliqué Andrea Legault qui est préposée aux bénéficiaires depuis 19 ans.
« Ce projet de loi protégera la santé et la dignité de nos personnes âgées. Pour soutenir nos citoyens les plus vulnérables, ça prend absolument une norme minimale de soins », a ajouté la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick. Mme Rennick qui a déjà travaillé dans le domaine des soins de longue durée, a aussi participé à la rédaction du projet de loi.
En ce moment, en Ontario, tout ce que la loi garantit aux personnes âgées en établissement de soins de longue durée, c’est une infirmière en disponibilité en tout temps et deux bains par semaine. Les normes de soins sont plus basses au Canada que dans tous les autres pays de même niveau économique. Elles sont aussi plus basses en Ontario que partout ailleurs au pays.
On compte plus de 78 000 Ontariens vivant en établissement de soins de longue durée. Ils ont plus de 85 ans dans la majorité des cas. Près des trois quarts présentent une forme de démence ou d’Alzheimer et la plupart des résidents ont des problèmes de mobilité.
En Ontario, les membres du SCFP œuvrant dans le secteur des soins de longue durée font campagne pour obtenir cette norme depuis plusieurs années. Ils ont organisé des manifestations et des ventes de pâtisseries, en plus de travailler en coalition avec les groupes familiaux. Ils ont recueilli près de 70 000 signatures en appui au projet de loi. Les députés ont reçu au moins 5000 lettres les invitant à voter en faveur du projet.
« On ne peut accepter que nos proches, les personnes qui ont passé leur vie à bâtir notre province et à s’occuper de nos communautés, soient négligés dans leurs derniers jours. Nous avons travaillé fort pour faire bouger le gouvernement dans ce dossier. L’adoption en deuxième lecture, c’est une grosse victoire. Il faut maintenant forcer le gouvernement à adopter rapidement le projet de loi en troisième lecture et à le mettre en œuvre », a conclu Candace Rennick.