Taux de mortalité élevés dans les foyers de soins de longue durée, niveaux d’infection troublants des travailleurs de la santé, faible nombre de tests : selon plus de 2200 résidents de Sudbury et de North Bay interrogés, le gouvernement provincial gère mal la réponse à la pandémie.
Bien que le nord-est de l’Ontario ne connaisse pas des taux d’infection à la COVID-19 aussi élévés que le sud, lorsqu’on demande aux citoyens si le provincial s’est bien préparé à la pandémie, plus de deux fois plus de répondants estiment que non plutôt que oui. À Sudbury, 68,3 pour cent des sondés estiment que le provincial n’a pas bien planifié la pandémie. À North Bay, c’est 66,5 pour cent.
Le sondage, réalisé plus tôt ce printemps pour le compte du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP) et du Syndicat canadien de la fonction publique de l’Ontario (SCFP-Ontario), a été rendu public aujourd’hui, dans le sillage d’un rapport choquant de l’armée canadienne. Les soldats viennent en aide, actuellement, à cinq foyers de soins de longue durée ontariens. Quatre de ces cinq établissements sont privés et à but lucratif.
En Ontario, plus de 1538 résidents en soins de longue durée sont décédés des suites de la COVID-19 et des centaines d’employés de première ligne sont infectés par le virus. Le SCFP a toujours soulevé des inquiétudes quant au fait qu’on ne soignait pas les résidents très malades à l’hôpital.
On a demandé aux répondants si le gouvernement devrait transférer à l’hôpital les résidents des établissements de soins de longue durée souffrant de symptômes de la COVID-19 afin de protéger les autres résidents. Ils ont été deux fois plus nombreux à répondre oui que non. « L’an dernier, le gouvernement avait annulé des inspections d’établissements de soins de longue durée à la demande des représentants des propriétaires », raconte le président du CSHO, Michael Hurley. « Et il a empêché le transfert à l’hôpital des résidents en soins de longue durée atteints de la COVID-19. Ce gouvernement a fermé les yeux; il porte une lourde part de responsabilité. Cette génération dont nous avons la charge mérite beaucoup mieux; il serait temps de s’en rendre compte. »
En date du 26 mai, 4485 travailleurs de la santé étaient infectés par la COVID-19. Douze d’entre eux sont morts. Les travailleurs hospitaliers et en soins de longue durée qui sont membres du SCFP ont toujours affirmé ne pas avoir accès à l’équipement nécessaire, notamment des masques N95, pour travailler en toute sécurité. Le provincial a clairement indiqué que les stocks d’équipement de protection individuelle (EPI) sont bas et que le personnel de santé ne doit pas le gaspiller.
« Le personnel soignant des SLD a dit haut et fort au premier ministre et à son ministre qu’on leur refusait souvent l’EPI ou qu’on leur demandait de se rationner, de réutiliser masques et blouses », confirme Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Le même rapport militaire soutient ce que les travailleurs de la santé ont dit au gouvernement, à savoir que l’EPI dont ils ont besoin pour se protéger et protéger les résidents ne sont tout simplement pas mis à leur disposition. » Lorsqu’on leur a demandé s’ils pensaient que le gouvernement devrait resserrer les normes de protection du personnel de santé, 84,4 pour cent des répondants de Sudbury et 82,5 pour cent de ceux de North Bay ont répondu oui.
En Ontario, le dépistage de la COVID-19 accuse du retard. D’autres pays ayant adopté une approche de dépistage intensif rapportent beaucoup moins de décès. Lorsqu’on leur a demandé s’ils aimeraient voir l’Ontario augmenter considérablement le nombre de tests, les deux communautés ont manifesté un soutien élevé pour le dépistage généralisé : 85,8 pour cent à Sudbury et 83,9 pour cent à North Bay. De même, 89,4 pour cent des répondants de Sudbury et 85,5 pour cent de ceux de North Bay pensent que tous les patients et le personnel des hôpitaux devraient subir un test de dépistage du virus.