Le budget provincial de l’année dernière a été à l’origine de certaines des compressions les plus spectaculaires dans les services publics et le filet social de la Saskatchewan depuis l’époque de Grant Devine. Partout, les citoyens se sont portés à la défense de leur communauté. Les Saskatchewanais ont fait pression pour défendre entre autres les bibliothèques, l’éducation primaire, secondaire et postsecondaire, les services municipaux, les soins de santé, les services d’autobus ruraux, les services de soutien à la petite enfance et les services funéraires pour les personnes à faible revenu.
En conséquence, le gouvernement du Parti saskatchewanais a été contraint d’écouter et de revenir sur certaines coupes. Mais beaucoup de ces compressions dévastatrices restent en place.
« Non seulement le budget de l’an dernier imposait-il de vastes coupes et proposait-il des reculs », rappelle Tom Graham, président du SCFP-Saskatchewan, « mais, du côté des revenus, il augmentait les taxes de vente et à la consommation. C’est cela qui a fait le plus mal au citoyen moyen. »
« Ce que nous espérions du budget de cette année, poursuit-il, c’est un pas vers une fiscalité équitable où les grandes entreprises et les citoyens les plus riches paient leur juste part. Si on qualifie les taxes à la consommation de “régressives”, c’est parce qu’elles frappent plus durement les personnes à faible revenu. »
Les revenus provenant des taxes de vente régressives représentaient 1,3 milliard de dollars au budget 2015-2016. Ils devraient maintenant atteindre 2,2 milliards. Pendant la même période, les revenus provenant de l’impôt sur le revenu des sociétés ont diminué, passant d’un milliard de dollars à un peu plus de 600 millions de dollars.
« Bien que le gouvernement ait mal géré un boom économique sans précédent avant la récession, le fait est que la Saskatchewan a l’un des ratios dette-PIB les plus faibles après la Colombie-Britannique et l’Alberta », affirme M. Graham.
« Nous sommes donc à la recherche d’une politique économique saine qui s’attaque au déficit social de la province, ajoute-t-il, au lieu de simplement favoriser les donateurs aisés et extraprovinciaux du Parti saskatchewanais. Par exemple, les gens qui travaillent dans les foyers de groupe et les autres organismes communautaires vitaux n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis des années. C’est honteux. »
Après plusieurs années de sous-financement dans les services sociaux et les organisations communautaires, les faibles augmentations que contient ce budget ne sont pas suffisantes.
« Nous espérions, poursuit M. Graham, que le gouvernement se détournerait des politiques coûteuses et ratées comme les projets en PPP et les cliniques privées pour investir dans l’embauche de personnel dans les soins de longue durée, le soutien scolaire, l’enseignement postsecondaire et les services municipaux. Ce sont les fondements de tant d’activités économiques. »
Le financement des municipalités continue de diminuer, ce qui pellette le coût de la mauvaise gestion financière dans la cour des municipalités et sur le dos de la population. Entre-temps, les coûts d’entretien et d’intérêt rattachés aux nouvelles écoles en PPP ont augmenté de 39 pour cent dans ce budget, passant de 9,7 millions de dollars à 13,5 millions de dollars.
Le financement des services de santé de première ligne demeure insuffisant, malgré une crise de la charge de travail dans le système de santé.
« Au lieu de passer d’un problème à l’autre, estime M. Graham, je pense que les Saskatchewanais préféreraient un investissement judicieux dans l’avenir de la province. Et cela commence par un système fiscal plus équitable dans la colonne des revenus. »